L’Auditorium nous invite jusqu’au 2 décembre à un festival de “musiques françaises” : huit concerts et du beau monde à l’affiche.
Élégante, majestueuse, colorée, impressionniste : la “musique française” a, selon les époques, revêtu des caractères singuliers qui l’ont distinguée des autres musiques européennes. De Jean-Baptiste Lully à Pierre Boulez, en passant par Rameau, Berlioz, Fauré, Ravel et Debussy, c’est à plus de trois siècles d’histoire que l’Auditorium a décidé de rendre hommage. On mettra ici de côté les très illustres heures du plain-chant grégorien, de l’école de Notre-Dame au Moyen Âge, ainsi que la richissime Renaissance et ses chansonniers et polyphonistes, les musiques “anciennes” n’étant pas trop le genre de la maison, et l’on se concentrera sur les XIXe et XXe siècles tout en tentant de balayer au plus large.
Ravel, Schmitt, Dutilleux, Fauré, Rameau…
Pas français pour un sou, c’est le pianiste américain Nicholas Angelich qui se taille la part du lion en tant que soliste, dans deux programmes où le concertiste nous donnera les deux concertos de Ravel composés pour son instrument : celui en sol majeur et celui “pour la main gauche”. En complément, quelques spécialités nationales donneront la réplique : Berlioz, Bizet, Florent Schmitt… ainsi que l’époustouflante symphonie n° 1 d’Henri Dutilleux sous la baguette du chef Lionel Bringuier. Un récital XXe siècle en forme de duel à deux pianos par Frank Braley et Éric Le Sage et deux concerts de musique de chambre les dimanches à 11h pour digérer et place à l’organiste Thierry Escaich dans un troisième concerto pour son instrument (interprété par le maître en personne) en création européenne. Un Requiem de Duruflé (pas aussi célèbre que celui de Fauré mais dans la même veine), une Pavane de Fauré, une autre (pour une infante défunte) de Ravel : le XXe siècle est décidément à l’honneur !
Mais la DeLorean de Ton Koopman n’est pas garée bien loin et un petit retour vers le XVIIIe siècle est organisé en guise de bouquet final. Le Chaos (extrait des Éléments de Jean-Féry Rebel), véritable symphonie française avant l’heure, introduira la suite d’orchestre des Indes galantes de Rameau avant que Haydn et Mozart ne s’invitent à la fête. Le premier dans sa symphonie n° 85, surnommée La Reine car Marie-Antoinette en pinçait pour elle, dit-on. Et le second dans une sinfonia concertante en mi bémol majeur, dans un style faisant intervenir plusieurs solistes, qui faisait fureur à Paris à l’époque.