La réalisatrice Jane Campion sur le tournage de La Leçon de piano © DR

Festival Lumière 2021 : Jane Campion, la leçon de cinéma

Le festival Lumière, qui démarre ce samedi 9 octobre, couronnera de son prix le première femme à avoir remporté une palme d’or : la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion.

L’an dernier, le festival Lumière était parvenu à passer entre les gouttes à deux secondes et demie d’un nouveau reconfinement et avait même pu décerner son traditionnel prix Lumière, devenu en quelques années l’équivalent du Nobel de cinéma, aux frères Dardenne. Comme un écho aux nombreux couronnements cannois dont les cinéastes belges ont fait l’objet depuis 25 ans.

Cette année, c’est encore une palme d’or qui sera récipiendaire d’un festival qui se tiendra comme qui rigole dans son créneau habituel. Et il s’agit de la seule femme titulaire du prestigieux prix cannois (rejointe depuis par la surprise française Julia Ducournau) : Jane Campion pour La Leçon de piano. 

Un signe en faveur de la parité qui est pourtant loin de contenter certains collectifs féministes qui voient dans le film phare de la cinéaste une apologie de la culture du viol. Reste que ce sera l’occasion de célébrer l’œuvre d’une cinéaste décidément pionnière puisqu’elle fut également la première réalisatrice à présider le jury des longs métrages du festival cannois en 2014 où elle couronna Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan.

Une œuvre assez méconnue du grand public que celle de la Néo-Zélandaise qui a bien souvent sublimé les actrices : Kerry Fox dans Un Ange à ma table (1990), Holly Hunter dans La Leçon de piano (1993) donc, Nicole Kidman dans Portrait de femme (1996), Kate Winslet dans Holy Smoke (1999), Meg Ryan dans In The Cut (2003). Mais aussi Elisabeth Moss dans sa série Top of the Lake qui a popularisé la réalisatrice néo-zélandaise chez les “sériephiles”, quand bien même il y aurait débat pour savoir si la série qui triompha gentiment en France sur Arte ne serait pas un drôle de machin pour le moins ennuyeux.


Jane Campion sera présente à Lyon du jeudi 14 au dimanche 17 octobre.


Le public de Lumière ne s’en régalera pas moins à la (re)découverte d’une filmographie parcimonieuse et singulière à laquelle Jane Campion donnera une suite cette année, 12 ans après Bright Star sur la vie du poète John Keats, avec Le Pouvoir du chien. Un film qui la fera entrer dans le cercle des cinéastes “cannois” (Scorsese, les Frères Coen, Bong Joon-ho...) ayant succombé au charme (et aux dollars) de Netflix – Le Pouvoir du chien étant produit et donc diffusé par la plateforme de streaming.

Jane Campion sera présente à Lyon du jeudi 14 au dimanche 17 octobre. Elle rencontrera le public au Théâtre des Célestins le vendredi 15 et la presse le samedi 16. Elle dirigera un remake de la Sortie des Usines Lumière le samedi 16 et clôturera le festival le lendemain.

À ne pas rater également lors de cette édition du festival Lumière, un nouveau chapitre du précieux cycle “Histoire permanente des femmes cinéastes” qui proposera de découvrir une nouvelle réalisatrice sortie des marges de l’histoire : la Japonaise Kinuyo Tanaka, actrice chez Ozu, Mizoguchi ou Naruse pendant trois décennies avant de passer, tout en continuant à jouer devant la caméra, à la réalisation en 1953 à une époque et dans un pays où, comme à peu près partout ailleurs, pour une femme, ça ne se faisait pas.


Festival Lumière – Du 9 au 17 octobre dans les cinémas de l’agglomération. Programme complet du festival, ici.


 

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