Pedro Almodovar

Festival Lumière : dernières confessions de Pedro Almodovar

Le festival Lumière se termine ce soir. Pedro Almodovar en était l’invité et a reçu le prix Lumière des mains de Juliette Binoche. Son œuvre dialogue avec l’histoire du cinéma. Le réalisateur espagnol s’est confié samedi après-midi en conférence de presse.

"La seule chose que je puisse faire, c'est exprimer toute ma gratitude et toute mon émotion." Des mots simples, entendus maintes fois de la bouche des personnalités qui ont précédemment reçu le prix Lumière. Pourtant, Pedro Almodovar tremble légèrement, sourit du coin des lèvres. "Ces films, c'est comme des actes d'égoïsme. Et c'est incroyable qu'autant de gens puissent s'identifier dans ces films, établir une certaine complicité. C'est un véritable miracle", continue le réalisateur. Un début d'échange sur le ton de l'émotion – loin des révélations qu'il fera un peu plus tard.

“Toutes les personnalités se retrouvent dans mes films”

Un acte d'égoïsme, mais une déclaration d'amour en même temps : bien avant les polémiques qui jonchent l'opinion publique actuelle, Pedro Almodovar abordait déjà le thème des genres et celui de la femme. "Je parle simplement de toutes les personnalités", répond-il en toute humilité. Car, au-delà du genre, il y a ces identités et le lien social qui transpirent, pleurent ou rient dans ses films. Tout sur ma mère, Talons aiguilles, La Piel que habito, Kika... l'étreinte maternelle y est déclinée dans sa plus singulière complexité.

 

Homage to Pedro Almodovar from Malorie Ross on Vimeo.

“Je suis un créateur solitaire”

La vie de Pedro Almodovar n'est pas nécessairement à l'image de ses films. "Au début de ma carrière, fin des années 70 et début 80, je vivais tout le temps en groupe, jamais seul. J'étais toujours entouré de gens, dans la rue, les sorties nocturnes. Ce sont des lieux où j'ai appris à vivre, raconte l'Espagnol. Mais, au cours de ces quinze dernières années, j'ai vécu au contraire une vie tout à fait différente, plutôt solitaire. Et la société espagnole d'aujourd'hui se reflète quelque part dans mes films, car j'y vis, je m'en imprègne. Aujourd'hui, je suis un créateur solitaire." Mais la solitude n'est pas nécessairement synonyme de cloison refermée sur soi-même : "Je vis avec toutes les fenêtres ouvertes", rappelle Pedro Almodovar. Et il n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin : "Des projets sont en route", confie-t-il.

 

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