Bon sang, la poisse. Vous vous apercevez soudain que votre emploi du temps ne vous permettra pas d’aller voir les près de 150 films proposés par le festival Lumière 2015. Alors lesquels choisir ? Pourquoi, dans quel ordre, selon quels critères ? Que diriez-vous d’un petit guide thématique ?
Au menu : – des héros qu’il ne fallait pas énerver, ci-dessous– des histoires de corruption, page 2– des grandes fresques et du romantisme, page 3– des films pour les plus jeunes (mais pourquoi s’en priver ?), page 4– du suspense, page 5– des films (très) français, page 6– Dieu, page 7– des épées, page 8– des films pour se faire peur, page 9– et pour finir cette monstrueuse liste, de “vrais” monstres ! page 10 |
Le festival Lumière sur Lyon Capitale (portraits, infos…), c’est aussi ici.
NB : certaines séances sont peut-être déjà complètes ou le seront bientôt, il vaut mieux réserver...
Fallait pas les énerver !
Le cinéma est un plat qui peut se manger aussi froid que la vengeance. C’est sans doute pourquoi les héros revanchards sont si implacables et déterminés à aller (tel un film) au bout du rouleau. Sélection buffet froid.
Taxi Driver / Martin Scorsese
États-Unis, 1976, 1h54 – Avec Robert de Niro, Cybil Sheperd, Jodie Foster
S’il est symbole du jeune homme énervé qui en veut à la terre entière (et du cinéma de Scorsese qui emporta avec ce film la palme d’or à Cannes en 1976), c’est bien Travis Bickle. Le “taxi driver”, ancien marine psychotique qui décide de nettoyer New York de la chienlit. Alors que la chienlit, ben, c’est un peu lui.
Une claque, un classique. À revoir mille fois.
Mercredi 14 octobre à 10h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Jeudi 15 octobre à 20h30 à Décines
Vendredi 16 octobre à 22h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Samedi 17 octobre à 14h au Pathé Bellecour (Lyon 2e) et à 21h45 à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Dimanche 18 octobre à 14h30 à l’UGC Ciné Cité (Lyon 6e)
Drive / Nicolas Winding Refn
États-Unis, 2011, 1h40 – Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Oscar Isaac
Une autre claque signée d’un jeune réalisateur danois qui fait alors ses premiers pas à Hollywood. Porté par une bande-son (à haute teneur frenchy) fascinante et un Ryan Gosling monolithique en cascadeur/chauffeur pour malfrats pris dans un engrenage de violence pour sauver la veuve et l’orphelin. Peu de réalisateurs ont si bien filmé des scènes de conduite nocturne (l’ouverture est époustouflante).
Un film qui perd toutefois de sa superbe à la deuxième vision.
Mardi 13 octobre à 20h à l’UGC Ciné Cité Confluence (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 20h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Les Nerfs à vif (Cape Fear) / Martin Scorsese
États-Unis, 1991, 2h08 – Avec Robert de Niro, Nick Nolte, Jessica Lange…
Décidément, Robert, faut pas l’énerver. De Niro incarne ici Max Cady, un criminel fou dangereux bien décidé à se venger, avec une perversité sans limite, de l’avocat qu’il croit responsable de sa mise au trou. Et accessoirement de sa famille.
Remake, transposé en Floride, du film de Jack Lee Thompson avec Gregory Peck et Robert Mitchum. Scorsese en tire une réflexion hallucinante (au sens premier du terme) sur la question du mal.
Mercredi 14 octobre à 20h30 à l’UGC Ciné Cité (Lyon 6e)
Jeudi 15 octobre à 20h au cinéma Le Scénario (Saint-Priest)
Vendredi 16 octobre à 17h15 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 20h au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Chien enragé / Akira Kurosawa
Japon, 1949, 2h02 – Avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura (Sato), Gen Shimizu…
Un policier perd son arme de service et se lance à sa recherche une nuit durant. Le pitch peut dire quelque chose aux amateurs de Johnnie To qui auraient vu l’haletant PTU (2003). Impossible que To n’ait pas alors lui-même pensé à ce classique des années Toho d’Akira Kurosawa.
Petit chef-d’œuvre de film noir teinté d’expressionnisme qui questionne les notions de bien et de mal dans la confrontation malfrat/policier.
Lundi 12 octobre à 14h30 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Mardi 13 octobre à 16h30 au CNP Bellecour
Vendredi 16 octobre à 10h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 16h45 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Que la bête meure / Claude Chabrol
France, Italie, 1969, 1h50 – Avec Michel Duchaussoy, Jean Yanne, Caroline Cellier…
Un enfant renversé par un chauffard, un père décidé à se venger coûte que coûte. “Je vais tuer un homme. Je ne connais ni son nom, ni son adresse, ni son apparence. Mais je vais le trouver et le tuer.” On pense évidemment, là aussi, à un film plus récent : le Crossing Guard de Sean Penn.
Un classique de Chabrol sur ce sentiment ravageur qu’est la vengeance et la façon qu’il a de tordre l’être humain, y compris “monsieur tout le monde”, en bête assoiffée de sang. La nuit noire de l’âme, voilà où excelle Chabrol.
Lundi 12 octobre à 14h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 15h au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Samedi 17 octobre à 15h au CNP La Fourmi (Lyon 3e) et à 20h à l’Alpha (Charbonnières)
–> PAGE 2 : Les corruptibles
Les corruptibles
Corruption, crime, code d’honneur et légalité à géométrie variable sont parmi les meilleurs ingrédients du cinéma. Et l’une des bases de celui de Martin Scorsese. Plongez avec nous dans l’Eden de la corruption.
L’Enfer de la corruption (Force of Evil) / Abraham Polonsky
États-Unis, 1948, 1h18 – Avec John Garfield, Thomas Gomez, Marie Windsor…
Tout est dans le(s) titre(s). Le reste réside dans le fait que le film fasse partie de la carte blanche à Martin Scorsese. Film maudit d’un réalisateur black-listé sous McCarthy, revisitant le mythe de Caïn et Abel en mode mafieux, L’Enfer de la corruption avait tout pour être l’un des films de chevet de Marty.
Lundi 12 octobre à 14h45 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Lucky Luciano / Francesco Rosi
France, Italie, 1973, 1h55 – Avec Gian Maria Volontè, Rod Steiger, Edmond O’Brien…
Mêmes remarques que pour le précédent film concernant l’impact sur Martin Scorsese de cette “bio” à la portée quasi documentaire de Charles “Lucky” Luciano, prince du crime organisé new-yorkais et symbole des liens entre les États-Unis et la mafia sicilienne.
Jeudi 15 octobre à 21h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Law & Order / Edward L. Cahn
États-Unis, 1932, 1h14 – Avec Walter Huston, Harry Carey, Russell Hopton…
La fameuse histoire de Wyatt Earp et de la fusillade d’OK Corral, transposée à l’écran (elle le sera encore maintes fois), pose ici la question de la corruption et de la légalité relative comme constitutives de la construction des États-Unis (cf. cette scène à la fois incroyable et banale où l’on sauve un homme du lynchage pour pouvoir mieux le pendre légalement). “La Bible dans une main, le flingue dans l’autre”, a-t-on coutume de dire à propos de la conquête de l’Ouest. Et la moralité dans la poche. Des questions qui n’ont cessé de travailler le cinéma de Scorsese.
Samedi 17 octobre à 10h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Les salauds dorment en paix / Akira Kurosawa
Japon, 1960, 2h31 – Avec Toshirô Mifune, Takeshi Katô, Masayuki Mori
À la fois film noir (au noir et blanc sublime) et dénonciation, comme son titre l’indique, du système politique japonais et de l’impunité des riches et des puissants (rien que de très actuel au fond).
L’un des chefs-d’œuvre méconnus de Kurosawa, comme nombre de ses films pour le studio Toho, et qui marque justement la transition vers l’après-Toho.
Mardi 13 octobre à 22h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 14h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Jeudi 15 octobre à 15h au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 21h au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Les Affranchis (Goodfellas) / Martin Scorsese
États-Unis, 1990, 2h26 – Avec Robert de Niro, Ray Liotta, Joe Pesci…
On ne peut avoir été bercé par les films de mafieux sans, quand on s’appelle Martin Scorsese, livrer l’une de ses œuvres références. Une plongée en profondeur, et surtout souvent pleine d’humour, dans le quotidien de malfrats. Portée par un trio d’acteurs prodigieux : Ray Liotta (en jeune loup ambitieux), Joe Pesci (en homme de main hystérique) et bien sûr Bob de Niro en patron.
L’un des meilleurs Scorsese, ce qui n’est pas peu dire.
Dimanche 18 octobre à 14h30 à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e) / Séance de clôture du festival
–> PAGE 3 : Du cinéma ou fresque
Du cinéma ou fresque
Parfois, le cinéma est plus grand que la vie. Et quand un certain cinéma est plus grand que le cinéma lui-même, alors la vie prend des proportions folles. Petite sélection de films hors norme.
Le Docteur Jivago / David Lean
États-Unis, Italie, Royaume-Uni, 1965, 3h20 – Avec Omar Sharif, Julie Christie, Alec Guinness…
Qui n’a jamais frissonné enfant, bien moulé dans le canapé grand-maternel, et sans forcément y comprendre grand-chose, devant la grande fresque romantique de David Lean adaptée de Pasternak ? L’amour qui réchauffe et la guerre qui glace, la quête du bonheur au milieu du chaos, Omar Sharif, les baisers de cinéma.
Le cinéma dans tout ce qu’il a de plus romantique, magistral et furieusement classique. Bref, le cinéma tout court. Et dire que des gens y sont allergiques…
Jeudi 15 octobre à 19h45 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 20h au Ciné Mourguet (Ste-Foy-lès-Lyon)
Samedi 17 octobre à 19h45 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 14h30 à l’UGC Ciné Cité Confluence (Lyon 2e)
Out of Africa / Sidney Pollack
États-Unis, 1985, 2h41 – Avec Meryl Streep, Robert Redford, Klaus Maria Brandauer…
Qui n’a jamais frissonné enfant, bien moulé, etc. devant la grande fresque romantique de Sidney Pollack adaptée du roman autobiographique de Karen Blixen. L’amour, le Kenya, Meryl Streep, Robert Redford, les Kikuyus, la musique de John Barry, 7 oscars et, là encore, des images figées dans l’éternité.
Pas romantiques, s’abstenir.
Mardi 13 octobre à 20h30 au cinéma Les Alizés (Bron)
Jeudi 15 octobre à 20h30 à l’UGC Astoria (Lyon 6e)
Vendredi 16 octobre à 20h15 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 20h30 au Pathé Vaise (Lyon 9e)
Dimanche 18 octobre à 19h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Vivre / Akira Kurosawa
Japon, 1952, 2h23 – Avec Takashi Shimura, Makoto Kobori, Kumeko Urabe…
Se découvrir un goût jusque-là insoupçonné pour la vie alors qu’on s’apprête à la perdre, c’est ce qui arrive à Kanji, le héros (un homme assez terne) de Vivre. En posant la question de ce que c’est que vivre, Kurosawa réalise l’un de ses plus grands films sur la vie, l’amour, l’existence.
Lundi 12 octobre à 17h15 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Mardi 13 octobre à 19h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Jeudi 15 octobre à 16h15 au CNP Bellecour
Vendredi 16 octobre à 19h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Don Giovanni / Joseph Losey
France, Italie, Allemagne, 1979, 2h56 – Avec Ruggero Raimondi, José Van Dam, Kiri Te Kanawa
“Filmer un opéra comme un film”, c’est le défi qu’a souhaité relever (et a relevé) Joseph Losey avec son Don Giovanni. Il en fait une fresque grandiose de près de 3 heures, à grand renfort de décors somptueux et de chanteurs incontournables (la crème de l’opéra de l’époque). Et pose aussi la question inhérente à Don Juan : qu’est-ce en réalité que le romantisme ?
Mardi 13 octobre à 20h au Pathé Vaise (Lyon 9e)
Jeudi 15 octobre à 14h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Dimanche 18 octobre à 16h45 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Le Temps de l’innocence / Martin Scorsese
États-Unis, 1993, 2h19 – Daniel Day-Lewis, Michelle Pfeiffer, Winona Ryder
Adapté d’un roman d’Edith Wharton. Scorsese transpose ses thématiques habituelles (le devoir et le péché, pour schématiser) dans un film à costumes sis dans la haute société new-yorkaise de la fin du XIXe siècle, un lieu et un temps justement comme hors du temps.
Un film pas toujours compris, déroutant, mais bien plus que l’exercice de style qu’on a bien voulu y voir à l’époque.
Samedi 17 octobre à 19h au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
–> PAGE 4 : Filmez jeunesse !
Filmez jeunesse !
Hommage à John Lasseter (présent au festival) et à Pixar oblige, les jeunes que nous sommes tous seront surtout servis par les grands classiques de Pixar et bien sûr par l’inévitable Marty.
Toy Story / John Lasseter
États-Unis, 1995, 1h27
C’est le premier grand succès de Pixar, qui assoit définitivement la réputation du studio d’animation et ringardise totalement Disney (qui finira par racheter Pixar). Avec son histoire de jouets qui prennent vie, déclinée à l’infinie et même sous d’autres formes tant le succès des personnages Woody et Buzz l’Eclair sera grand.
Un classique instantané.
Lundi 12 octobre à 11h15 en VO à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Mercredi 14 octobre à 14h30 en VF à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e)
Cars / John Lasseter
États-Unis, 2006, 1h36
C’est en parcourant les États-Unis en camping-car avec sa femme et ses enfants que John Lasseter eut l’idée de réaliser un film dont les personnages seraient des voitures (et uniquement des voitures). Idée de génie, dans un pays aussi passionné par l’automobile, qu’il parvint à transposer sur écran avec un brio insensé, faisant de chaque voiture un “être” à part entière. Et de Cars un hommage à la conquête du Grand Ouest, à l’industrie automobile américaine et au cinéma. Bref, à l’Amérique.
Lundi 12 octobre à 14h au CNP Bellecour (Lyon 2e) // séance confirmée
Mardi 13 octobre à 17h30 en VO au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Le Monde de Nemo (Finding Nemo) / Andrew Stanton & Lee Unkrich
États-Unis, 2003, 1h41
Un poisson rouge perdu dans l’immensité de l’océan parcourt vingt mille lieues sous les mers pour retrouver son papa. Il n’en fallut pas plus pour un nouveau hit Pixar, qui joue gagnant à presque tous les coups avec une facilité déconcertante. Le tour de force ici : le réalisme du monde sous-marin. Conséquence immédiate : l’explosion des vente de poissons-clowns en animaleries.
Vendredi 16 octobre à 14h au CNP Bellecour (Lyon 2e) // séance confirmée
Samedi 17 octobre à 14h15 en VO au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 15h30 en VF au Pathé Carré-de-Soie (Vaulx-en-Velin)
Wall-E / Andrew Stanton
États-Unis, 2008, 1h37
Le film d’Andrew Stanton, merveilleux, aurait pu figurer dans une sélection science-fiction, tant il prouve à quel point les films Pixar opèrent aussi des réflexions profondes sur notre société et son avenir. Avec son histoire de petit robot nettoyeur (un temps) seul au monde, Stanton réalise un poème triste et drôle sur les travers de notre monde et ce qui l’attend, en même temps qu’un hommage magnifique aux films muets.
Samedi 17 octobre à 11h en VO au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 17h15 en VF au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Hugo Cabret / Martin Scorsese
États-Unis, 2011, 2h06 – Avec Ben Kingsley, Asa Butterfield, Sacha Baron Cohen…
La preuve qu’avant peu Scorsese aura touché à tous les genres. Avec, toujours chevillé au cœur, l’amour du cinéma et de l’hommage (aux frères Lumière, à Méliès), Scorsese réalise ici son premier film jeunesse – l’histoire d’un jeune orphelin qui vit sous les horloges de Montparnasse et rencontre Georges Méliès – et son premier film en 3D. Rejouant au passage l’histoire de son apprentissage de la cinéphilie et rendant grâce aux pionniers par l’usage des nouvelles technologies cinématographiques. Vertigineux Marty.
Mardi 13 octobre à 17h en VO au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Mercredi 14 octobre à 20h30 en VO à l’Iris (Francheville)
Jeudi 15 octobre à 14h15 en VO au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 17h en VO au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 15h en VF + 3D au Pathé Vaise (Lyon 9e)
–> PAGE 5 : Suspense et faux-semblants
Suspense et faux-semblants
“Une bombe est cachée sous une table, elle va exploser, vous l’ignorez : c’est la surprise. Une bombe est cachée sous une table, elle va exploser, vous le savez : c’est le suspense.” Le suspense tel que théorisé par Alfred Hitchcock. Savoir/ne pas savoir, être ou ne pas être, être ou ne paraître. Ici, vous êtes servi pour ce qui est de démêler le vrai du faux.
Le crime était presque parfait (Dial M for Murder) 3D / Alfred Hitchcock
États-Unis, 1954, 1h45 – Avec Ray Milland, Grace Kelly, Robert Cummings…
Sait-on, quand on n’est pas un cinéphile averti, que Le crime était presque parfait, classique absolu du suspense criminel, était destiné à être un film en 3D ? Pas forcément, à peu près tout spectateur ayant vu ce classique en version “plate”. Car, ironie sublime, au moment où il sort, la 3D est… has been (alors qu’un an avant les producteurs sautaient sur leur fauteuil à cette idée) et le film ne sera que très peu diffusé dans cette version. Une occasion à ne pas manquer, donc.
Vendredi 16 octobre à 18h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Les Infiltrés (The Departed) / Martin Scorsese
États-Unis, 2006, 2H31 – Avec Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Jack Nicholson
Un truand infiltré chez les flics, un flic infiltré chez les truands, rien de mieux pour nourrir la boîte à questions de Martin Scorsese sur les questions du bien et du mal, de l’identité individuelle et du devoir. Ou comment (c’est à cela aussi qu’on reconnaît un grand artiste) injecter le contenu d’un remake (celui d’Infernal Affairs, d’Andrew Lau) dans ses propres obsessions ? Ou l’inverse.
Mercredi 14 octobre à 20h30 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Samedi 17 octobre à 14h30 au cinéma St-Denis (Lyon 4e)
Samedi 17 octobre à 20h30 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 17h au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Le couteau dans l’eau / Roman Polanski
Pologne, 1963, 1h41 – Avec Leon Niemczyk, Jolanta Umecka, Zygmunt Malanowicz
Film surprise. Voici Polanski à la rescousse avec sa caméra et son couteau dans l’eau. Soit l’histoire trouble et violente d’un couple en bateau et du jeune homme mystérieux qu’ils ont embarqué, sur fond de lutte des classes assaisonnée à la sauce “Roman-esque”.
Jeudi 15 octobre à 18h30 à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Entre le ciel et l’enfer / Akira Kurosawa
Japon, 1963, 2h23 – Avec Toshirô Mifune, Kyôko Kagawa, Tatsuya Mihashi…
Une énième histoire d’arroseur arrosé telle que le cinéma nous en gratifie depuis les premiers jours, mais qui repose ici la question de la victime et du bourreau (le ciel et l’enfer du titre) dans le contexte du capitalisme, autour de l’histoire d’un industriel rançonné.
Inspiré du roman d’Ed McBain Rançon sur un thème mineur, un énième grand noir de Kurosawa.
Mardi 13 octobre à 10h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Mercredi 14 octobre à 20h30 à l’UGC Astoria (Lyon 6e)
Samedi 17 octobre à 14h45 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 21h45 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
La Chasse / Thomas Vinterberg
Danemark, Suède, 2012, 1h51 – Avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Annika Wedderkopp…
Le film qui a valu au grand Mads Mikkelsen son prix d’interprétation cannois, ce qui justifie à lui seul la vision. L’histoire d’un homme accusé d’attouchements sur une enfant et l’infernal processus dans lequel il se trouve entraîné (la rumeur, l’hystérie collective). Réalisé par un Thomas Vinterberg qui prend presque le contre-pied de son film Festen, en brassant les mêmes thématiques.
Jeudi 15 octobre à 14h au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
–> PAGE 6 : Frenchy franchouillard
“Les Chinois à Paris”, de Jean Yanne.
Frenchy franchouillard
Invention française (vous ne saviez pas ?), le cinéma français a ceci de particulier qu’on le reconnaît à la première seconde. Alors, le cinéma franchouillard, un genre en soi en contenant tant d’autres, on ne vous dit pas… Demandez euh’l’programme.
La Folie des grandeurs / Gérard Oury
France, Espagne, Italie, RFA, 1971, 1h49 – Avec Louis de Funès, Yves Montand, Alice Sapritch…
C’est le propre des grandes comédies, des films de Louis de Funès, des films qu’on a vu mille fois et qu’on croit connaître par cœur. À force, La Folie des grandeurs, on ne sait même plus de quoi ça parle et à vrai dire on s’en fiche (Oury adapte pourtant Ruy Blas)en amont des pitreries de de Funès et Montand, qui remplace Bourvil. Il est donc l’or de le revoir.
Mardi 13 octobre à 20h30 au Pathé Carré-de-Soie (Vaulx-en-Velin)
Jeudi 15 octobre à 17h au Pathé Bellecour (Lyon 2e) et à 20h au Ciné Mourguet (Ste-Foy-lès-Lyon)
Les Chinois à Paris / Jean Yanne
France, 1974, 1h54 – Avec Jean Yanne, Nicole Calfan, Michel Serrault
Dans le genre franchouillard, en voilà un qui se pose là. Jean Yanne fut même accusé de poujadisme à cause de ce film, qui imagine l’occupation de la France par les Chinois – et en fait réalise une parabole d’une grande finesse (certes parfois cachée) sur l’attitude française pendant l’Occupation allemande.
Un franchouillard, oui, mais un bon.
Mardi 13 octobre à 14h15 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
La trilogie marseillaise de Pagnol
Marius d’Alexander Korda – France, 1931, 2h
Fanny de Marc Allégret– France, 1932, 2h07
César de Marcel Pagnol – France, 1936, 2h21
Avec Raimu, Pierre Fresnay et Orane Demazis.
Quoi de plus patrimonial que la trilogie de Pagnol et son adaptation au cinéma avec l’inénarrable Raimu (la seule qui vaille, à vrai dire) ? Pas grand-chose. Au point que la réalité de l’époque finit par dépasser la propre caricature qu’on en fait.
Vu mille fois aussi. Mais pour la bonneuh boucheuh, on ne passeuh pas son tour.
Marius
Lundi 12 octobre à 14h au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 20h au Ciné-Meyzieu
Vendredi 16 octobre à 14h15 au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Fanny
Mardi 13 octobre à 10h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Mardi 13 octobre à 20h au Polaris (Corbas)
Vendredi 16 octobre à 17h au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
César
Mercredi 14 octobre à 10h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 20h au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Samedi 17 octobre à 14h30 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
–> PAGE 7 : Et Dieu dans tout ça ?
Willem Dafoe dans “La Dernière Tentation du Christ”.
Et Dieu dans tout ça ?
Dieu et la religion étant au cœur de la cinématographie de Scorsese, cela ne pouvait que déteindre sur le festival tout entier. Cette année, Dieu est partout ou presque. Voici sa filmographie sélective. Amen.
Léon Morin prêtre / Jean-Pierre Melville
France, Italie, 1961, 2h10 – Avec Jean-Paul Belmondo, Emmanuelle Riva, Irène Tunc…
Comment faire quand on ne croit pas en Dieu (disons qu’on est une jeune militante communiste) et que le prêtre qui tente de vous convertir est lui-même beau comme un dieu (à supposer que Dieu ressemble à Jean-Paul Belmondo) et vous fait un peu de l’œil ? C’est tout le propos de ce film de Melville sur l’ébranlement des croyances.
Lundi 12 octobre à 14h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Mardi 13 octobre à 17h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Jeudi 15 octobre à 10h45 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 14h30 à l’UGC Astoria (Lyon 6e)
La Passion de Jeanne d’arc / Carl Theodor Dreyer
France, Danemark, 1928, 1h21 – Avec Renée Falconetti, Eugène Silvain, André Berley…
Bon, certes, le Jeanne d’Arc de Dreyer ne vaut pas la version de Luc Besson et c’est quand même dommage de gâcher un film même muet avec les vociférations d’un orgue. Mais, à l’Auditorium, il fait toujours bon et on est bien assis. Oui, bon, qu’est-ce qu’on peut dire ? Le Jeanne d’Arc de Dreyer, centré sur le procès de Jeanne d’Arc mis en parallèle avec la Passion du Christ, en ciné-concert, c’est parfait, c’est tout. Et si vous n’aviez jamais vu le film c’est encore mieux.
Accompagnement à l’orgue par Karol Mossakowski.
Dimanche 18 octobre à 11h à l’Auditorium (Lyon 3e)
La Dernière Tentation du Christ / Martin Scorsese
États-Unis, 1988, 2h44 – Avec Willem Dafoe, Harvey Ketel, Verna Bloom…
Puisqu’on parlait du Christ, voici celui de Scorsese qui fit tant parler qu’il en fit exploser des cinémas. Et si Jésus avait refusé son destin, et si du moins on lui avait offert ce choix, que se serait-il passé ? Film ovni, mystique, magique. Un Willem Dafoe immense en JC, la musique de Peter Gabriel.
Divin et diabolique tout à la fois.
Mercredi 14 octobre à 17h15 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 19h30 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Dimanche 18 octobre à 10h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Who’s that knocking at my door ? / Martin Scorsese
États-Unis, 1967, 1h30 – Avec Harvey Keitel, Zina Bethune, Lennard Kuras, Michael Scala…
Le premier film de Marty. Tout le cœur de Scorsese est déjà là. Dans ce film où un coureur de jupons voit son monde s’écrouler avec le viol de la femme qu’il est censé épouser. Le poids de la religion, les pulsions, la violence, les Italo-Américains… et déjà des problèmes avec la critique et les distributeurs.
Mardi 13 octobre à 17h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Dimanche 18 octobre à 14h30 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Mean Streets / Martin Scorsese
États-Unis, 1973, 1h52 – Avec Robert De Niro, Harvey Keitel, David Proval…
C’est un peu la sainte trinité scorsesienne : Dieu, de Niro, Keitel. Ils sont là tous les trois, dans ce film où Scorsese articule magnifiquement (à travers le personnage incarné par Keitel) la relation entre religion et gangstérisme. Ainsi que la grande hypocrisie qui règne en maître sur le monde de la rue.
Lundi 12 octobre à 16h45 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 15h au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 20h30 au cinéma Rex (Neuville)
Vendredi 16 octobre à 22h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Samedi 17 octobre à 19h30 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
–> PAGE 8 : Des épées et des hommes
Des épées et des hommes
Glaives, sabres, épées… Toutes les formes de lames ont été utilisées pour trancher dans le vif de cette sélection.
Ivan le Terrible / Sergei Eisenstein
URSS, 1945, 3h06 – Avec Nikolaï Tcherkassov (Ivan le Terrible), Lioudmila Tselikovskaia (la tsarine Anastasia), Serafima Birman…
Tout petit déjà, Ivan était terrible. Ce sont des choses qui ne s’arrangent pas quand on devient star. Pardon, tsar. Qu’on a soif de pouvoir et que l’ennemi est partout. Plus sérieusement, le portrait qu’en fait Eisenstein est double : entre propagande et critique larvée, pas seulement d’Ivan, mais du pouvoir (ce qui fait que le Parti grinça des dents), mettant, avec son génie cinématographique le doigt sur quelque chose. Dans quel sens Ivan était-il terrible ? Un peu tous, justement.
Mardi 13 octobre à 20h30 à l’UGC Astoria (Lyon 6e)
Mercredi 14 octobre à 20h au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Jeudi 15 octobre à 20h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Le Guerrier silencieux (Valhalla Rising) / Nicolas Winding Refn
Danemark, Royaume-Uni, 2009, 1h30 – Avec Mads Mikkelsen, Maarten Steven, Jamie Sives
Il a été écrit que ce film était un peu Voyage au bout de l’enfer chez les Vikings (donc au Valhalla). Ce n’est pas faux, car le héros joué par Mads Mikkelsen en prend plein la tronche et plein son œil pendant la majeure partie du film, en esclave fuyard parti à la rencontre de son destin.
À propos de Mikkelsen, il suffit de voir La Chasse de Vinterberg et Le Guerrier silencieuxà la suite pour vous permettre de répondre à la question : c’est quoi déjà un acteur ?
Mercredi 14 octobre à 17h15 à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Jeudi 15 octobre à 22h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Spartacus / Stanley Kubrick
États-Unis, 1960, 3h18 – Avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Jean Simmons…
“Tu aimes les films de gladiateurs ?” demandait Leslie Nielsen à un petit garçon dans l’un des Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Si oui, alors tu aimeras Spartacus, monument de Stanley Kubrick sur le célèbre esclave révolté, mais aussi monument d’homo-érotisme caché, écrit par un romancier marxiste et adapté par un scénariste black-listé.
Lundi 12 octobre à 17h au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 19h15 au Pathé Carré-de-Soie (Vaulx-en-Velin)
Samedi 17 octobre à 14h au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Ran / Akira Kurosawa
Japon, France, 1985, 2h42 – Avec Tatsuya Nakadai, Akira Terao, Jinpachi Nezu
Le Roi Lear transposé dans le Japon de l’ère Mohri, avec des fils à la place des filles : un terreau magnifique pour l’autodestruction d’un empire et d’une famille. Et surtout Shakespeare + Kurosawa ! Des scènes de batailles parmi les plus belles qu’on ait vu, dans une explosion de couleurs.
Un film inoubliable.
Mardi 13 octobre à 20h au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 20h au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Jeudi 15 octobre à 20h30 au Zola (Villeurbanne)
Vendredi 16 octobre à 20h30 à l’UGC Astoria (Lyon 6e)
Sanjuro / Akira Kurosawa
Japon, 1962, 1h36 – Avec Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Yûzô Kayama
Au regard des nombreux autres films de samouraïs de Kurosawa, Sanjuro apparaît comme différent en dépit de son pitch : de jeunes samouraïs sont formés par un maître atypique, pour résumer. Teinté de comédie, voire de parodie de ce genre même. Et d’une réflexion quelque part sur la virilité (on ne vous fait pas de dessin).
Lundi 12 octobre à 11h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Mercredi 14 octobre à 19h30 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 20h30 au Ciné Caluire
Dimanche 18 octobre à 14h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
–> PAGE 9 : Réalités parallèles
Réalités parallèles
En soi, le cinéma est un monde parallèle, alors quand il ajoute du parallèle (spatial, temporel, paranormal) au parallèle, on ne sait plus où on est.
Evil Dead / Sam Raimi
États-Unis, 1981, 1h20 – Avec Bruce Campbell, Ellen Sandweiss, Hal Delrich… Interdit aux moins de 12 ans
En clôture de la Nuit de la peur, un film cultissime. Qu’on adore ou déteste. Mais aussi un classique fondateur du genre (dont les suites partiront en vrilles absolues) : une bande d’ados en vacances tombe sur un vieux grimoire, le Necronomicon et un vieux magnétophone, et bim les vacances ont lieu au royaume des morts. Comme un fait exprès, le rôle d’Ash suivra Bruce Campbell toute sa vie.
Nuit de la peur – Samedi 17 octobre de 21h à l’aube, à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e)
Insidious / James Wan
États-Unis, 2010, 1h43 – Avec Patrick Wilson, Rose Byrne, Ty Simpkins… Interdit aux moins de 12 ans
Quand le créateur de Saw (ah, le délicieux Saw 6 !) empiète sur le terrain de “Recherche appartement ou maison” cela donne Insidious. Une belle petite séance de flippette à base de fantômes et d’au-delà qui prend racine dans le salon.
Le genre de film qui marche à tous les coups, et celui-ci est très bon.
Nuit de la peur – Samedi 17 octobre de 21h à l’aube, à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e)
Les Frissons de l’angoisse (Profondo rosso) / Dario Argento
Italie, 1975, 2h07 – David Hemmings, Daria Nicolodi, Gabriele Lavia…
Quand Dario Argento intitule un film “Rouge profond”, il ne parle pas de la couleur des rideaux (encore qu’il les aime comme ça), ni ne demande le ketchup. C’est d’ailleurs sans doute pour marquer ici la réalisation de son dernier giallo, toujours aussi baroque et barré, entre peinture, jeu de miroirs, pouvoirs médiumniques, questionnement sur la réalité de ce que l’on voit (ou pas).
Une curiosité à voir aussi Pour David Hemmings qui semble reprendre son rôle là où il l’avait laissé dans Blow Up d’Antonioni.
Lundi 12 octobre à 17h au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Mardi 13 octobre à 19h45 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Mardi 13 octobre à 20h30 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Blade Runner / Ridley Scott
États-Unis, Hong Kong, Royaume-Uni, 1982, 1h57 – Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young
K. Dick, Ridley Scott, Harrison Ford, la pluie. Le quarté gagnant. Sans doute l’un des plus grands films d’anticipation qui soit, sis dans le Los Angeles de 2019 (soit demain). Diffusé ici en mode “grande restauration” pour mieux pouvoir répondre à la question existentielle posée par K. Dick : “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?”
Film cultissime et vrai chef-d’œuvre.
Mercredi 14 octobre à 20h30 au cinéma Gérard-Philipe (Vénissieux)
Jeudi 15 octobre à 20h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 20h30 à l’UGC Ciné Cité Confluence (Lyon 2e)
Samedi 17 octobre à 22h au cinéma Comœdia (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 19h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Les Négriers (Addio zio Tom) / Gualtiero Jacopetti & Franco Prosperi
Italie, 1971, 2h04.
Avec Mondo cane, Jacopetti et Prosperi avaient inventé un genre de cinéma parallèle, à la réalité trouble, mi-documentaire mi-racoleuse, qui toujours débouche sur une impasse idéologique : dénonce-t-on le sujet traité (ici, le racisme) ou en fait-on l’apologie ? Le but étant bien évidemment de laisser ce trouble en suspens de la même manière que le doute pseudo-documentaire du genre.
Un choix de Nicolas Winding Refn, qui est fan.
Mercredi 14 octobre à 22h à l’institut Lumière (Lyon 8e)
–> PAGE 10 : Monstres et merveilles
Monstres et merveilles
Monstres gentils, sans mauvaises intentions (ni intentions du tout et donc incompris), ou humains trop humains et donc totalement dégénérés, voici notre sélection de monstration du monstrueux.
King Kong / Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack
États-Unis, 1933, 1h44 – Avec Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot…
Dites, vous croyez que c’est facile d’être un gorille et de mesurer quinze mètres, qu’on vous arrache à la jungle où l’on vous vénère gentiment pour vous exhiber dans le grand monde, qu’on vous empêche d’être amoureux de la blonde qui vous mange dans la main (pour ainsi dire) ? Vous n’auriez pas envie de faire un hochet de l’Empire State Building, vous ? Ben, King Kong, si.
Souvent imitée, cette version de 1933 est la seule qui vaille. La plus belle, la plus romantique, la plus tout.
Lundi 12 octobre à 14h30 au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Mercredi 14 octobre à 21h45 au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Vendredi 16 octobre à 14h30 au Pathé Cordeliers (Lyon 2e)
The Thing / John Carpenter
États-Unis, 1982, 1h44 – Avec Kurt Russell, Wilford Brimley, Keih David… Interdit aux moins de 12 ans
Une station de recherche en Antarctique, un parasite extraterrestre capable de prendre l’apparence de celui qu’il vient de dévorer (un mécanicien, un berger allemand) et Kurt Russell, c’est la recette de ce remake de La Chose d’un autre monde d’Howard Hawks et de l’un des meilleurs films de John Carpenter (c’est dire), haletant huis-clos polaire (sur un glaçon, personne ne vous entend crier) qui a fait fermer tous les Club Med d’Antarctique.
En ouverture de la Nuit de la peur – Samedi 17 octobre de 21h à l’aube, à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e)
La Nuit des morts vivants / George A. Romero
États-Unis, 1968, 1h36 – Avec Duane Jones, Judith O’Dea, Karl Hardman… Interdit aux moins de 16 ans
C’est en 1968 que se sont avancés pour la première fois ces êtres gauches et dénués d’autre intention que d’avancer, donc, et de manger les tripes de leur prochain. C’est idiot, mais c’est l’une des plus grandes inventions (inspirées de la culture vaudou) du cinéma d’horreur, source inépuisable de films sur l’homme et la fin de l’homme. Et pour Romero, qui multipliera les films et les angles, le meilleur vecteur d’une critique sociale qui à chaque fois tombe juste et avance avec son époque, prête à lui dévorer la vésicule.
La Nuit de la peur – Samedi 17 octobre de 21h à l’aube, à la halle Tony-Garnier (Lyon 7e)
M / Joseph Losey
États-Unis, 1951, 1h28 – Avec David Wayne, Howard Da Silva, Martin Gabel
Le remake américain du mythe de Fritz Lang par un autre grand cinéaste. Voilà qui justifie à lui seul la vision de ce film. Censé en faire une copie conforme adaptée au marché américain, Losey parvint à en faire une œuvre plus personnelle et à tordre quelque peu l’histoire édifiante du fameux monstre tueur d’enfant immortalisé par Peter Lorre.
Mardi 13 octobre à 11h au Pathé Bellecour (Lyon 2e)
Mercredi 14 octobre à 20h45 au CNP Bellecour (Lyon 2e)
Dimanche 18 octobre à 17h15 au CNP La Fourmi (Lyon 3e)
Bad Boy Bubby / Rolf De Heer
Australie, Italie, 1993, 1h52 – Nick Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill…
L’une de ces curiosités (comme Les Négriers) dont le festival Lumière a le secret. L’histoire d’un homme qui a grandi, trente-cinq ans durant, dans un lieu clos, sans contact avec le monde extérieur, et qui se trouve soudain confronté à lui, via l’apparition soudaine de son père.
Un pur film de freaks comme l’Australie sait si bien en produire. Et une sorte d’écho étrange avec l’actualité de ces derniers jours.
Lundi 12 octobre à 14h30 à l’institut Lumière (Lyon 8e)
Mardi 13 octobre à 14h45 au cinéma Opéra (Lyon 1er)
Mardi 13 octobre à 21h45 au cinéma Comœdia (Lyon 7e)
Bon festival à tous !
J’adore voir les films merci pour cette article.