Pour la 7e édition du festival Lumière, le réalisateur américain recevra le prix Lumière ce vendredi 16 octobre. Vingt de ses films seront projetés à Lyon entre le 12 et 18 octobre. Retour sur cinq titres de sa filmographie en cinq anecdotes.
Taxi Driver (1976)
L'histoire de Taxi Driver est tirée de l'expérience personnelle du scénariste Paul Schrader. Écrivain, au début des années 1970, il avait abandonné sa femme et était tombé dans l'alcoolisme. Sans un sou et ayant touché le fond, il errait dans les rues de New York et fréquentait les cinémas porno durant ses nuits d’insomnie. Paul Schrader expliqua par la suite que, pour faire Taxi Driver, il avait voulu transposer dans le contexte américain le roman L'Etranger d'Albert Camus.
Scénario culte, dont une des scènes les plus marquantes, celle de “You’re talking to me”, n’est pas tirée puisque Robert de Niro a improvisé cette phrase devant un miroir.
Raging Bull (1980)
Pour camper le rôle du boxeur Jake LaMotta, Robert de Niro va se préparer en (très) bon acteur studio qu'il est. Pendant un an (d’avril 1978 à avril 1979), il va travailler tous les jours avec Jake LaMotta pour ressembler à un vrai boxeur. Bluffé, ce dernier ira même jusqu'à dire : "Si j'avais à classer Robby [de Niro], je le mettrais dans les vingt premiers poids moyens du monde."
Dans le même sens, pour jouer la déchéance de LaMotta, de Niro s’est investi à fond dans le rôle pour prendre 30 kilos en 4 mois : "Je me levais tôt le matin, explique-t-il, puis je prenais un bon petit-déjeuner, puis un grand déjeuner et un grand dîner. Puis, je suis allé en France et là j'ai mangé dans tous les trois-étoiles. J'étais à l'agonie mais, en une semaine, j'avais pris cinq kilos." Un bel hommage à la cuisine française.
Casino (1995)
Le scénario de Casino est basé sur la vie de Frank Rosenthal, qui fut dans les années 1970 le directeur de l'un des plus célèbres casinos de Las Vegas. Sa vie inspira le personnage de Sam “Ace” Rothstein, joué par Robert de Niro.
Le personnage de Nicky Santoro, joué par Joe Pesci, fut lui aussi inspiré d'un gangster : Tony Spilotro, qui fut, comme dans le film, battu à mort et enterré vivant avec son frère dans un champ de maïs. Ce tueur était un véritable psychopathe. Il était surnommé The Ant (la fourmi), parce qu’il tuait en trempant ses balles dans du cyanure.
Gangs of New York (2002)
Le film Gangs of New York, sorti en 2002, a mi du temps à sortir sur grand écran. Scorsese en avait déjà l'idée en 1970 après la découverte du roman éponyme d'Herbert J. Asbury, lors d'un week-end chez des amis. Il en demande alors les droits et annonce le lancement du projet en 1977. Mais des contraintes budgétaires l'obligent à le repousser aux années 1990. Ce n'est qu'à la fin du deuxième millénaire que les studios Miramax acceptent de le financer, et son tournage débuta au début de l'année 2000.
Comme pour sa réalisation, le lancement du film a aussi pris du temps. Sa sortie était d'abord prévue en décembre 2001, mais elle fut décalée à cause des attentats du 11 Septembre. Prévu pour le début de l'année 2002, il ne sortira finalement que le 20 décembre 2002 aux États-Unis. Une longue attente qui a tout de même vraiment valu le coup.
Le Loup de Wall Street (2013)
Le dernier film de Martin Scorsese en date est une adaptation du roman éponyme de Jordan Belfort, l'homme campé par Leonardo DiCaprio. Ce dernier s'est d'ailleurs réellement battu pour obtenir les droits de ce livre, sorti en 2005. En effet, dès la sortie de l'autobiographie, DiCaprio souhaite obtenir les droits, convoités par un autre grand acteur, Brad Pitt. Après un combat de surenchère entre les deux acteurs, Jordan Belfort finit par céder les droits de son livre à Leonardo DiCaprio en apprenant que le réalisateur serait Martin Scorsese, à la condition que son acteur fétiche (DiCaprio) obtienne les droits. Une proposition que l’auteur ne pouvait pas refuser. Il a alors cédé les droits sans hésiter à DiCaprio, au grand dam de Brad Pitt.
Les médias parisiens se gaussent de la présence de Martin Scorsese à la Cinémathèque de Paris. Pénible de rappeler à ces médias qu'il vient à Lyon cette semaine pour recevoir son prix Lumière et où seront projetés ses films.