Le cru 2013 de la Fête des lumières a été dévoilé ce mercredi 23 octobre, à l’Institut Lumière. Une programmation avec de belles surprises, comme le créateur de mode Jean-Charles de Castelbajac qui illuminera la cour de l’hôtel de ville. À quelques mois des municipales, la Fête sera surtout l’occasion d’inaugurer la galerie mode doux du tunnel de la Croix-Rousse, avec un parcours en lumière moderne et pérenne.
“C’est une grande première mondiale. Mon sort est entre les mains de Skertzò !” s’est amusé Gérard Collomb, lors de la présentation des festivités du prochain 8 décembre, hier soir, à l’Institut Lumière. C’est en effet une double et lourde tâche qui attend les scénographes de Skertzò, Hélène Richard et Jean-Michel Quesne, pour cette édition de la Fête des lumières, qui se tiendra dans les rues de Lyon du 6 au 9 décembre. Les artistes devront à la fois conforter les ambitions électorales du maire de Lyon, tout en répondant aux attentes d’un projet parmi les plus attendus du cru 2013.
“Personne ne veut faire 1,8 km à pied dans un tunnel” (Gérard Collomb)
Le 6 décembre, ils inaugureront la galerie “modes doux” (traduction : réservée aux piétons, bus et cyclistes) du tunnel de la Croix-Rousse, avec un parcours en lumière ludique… et pérenne – toute l’année, de jour comme de nuit, les usagers du tunnel pourront assister à une projection d’images animées tout au long de la galerie. “Personne ne veut faire 1,8 kilomètre à pied dans un tunnel. Nous avons donc réfléchi à installer une œuvre d’art”, a expliqué Gérard Collomb. “Ce sera un voyage chaque matin, a défendu Hélène Richard, la conceptrice du projet. Nous avons 12 programmes, des thèmes sur la nature, sur les fleuves de Lyon, ou d’autres plus ludiques comme le cirque. Il y aura la Route de la soie, car nous sommes en dessous de la Croix-Rousse, et les frères Lumière sont aussi convoqués.” Georges Képénékian, adjoint à la culture et animateur d’un soir, parle même d’une “réalisation exceptionnelle”.
L’œuvre de JC de Castelbajac financée par Dubaï
Cette année, 70 sites seront illuminés, répartis dans les 9 arrondissements. Et la Presqu’île accueillera un invité spécial, en la personne de Jean-Charles de Castelbajac. Il aura fallu trois ans de discussions entre le créateur de mode et la Ville de Lyon pour arriver à finaliser ce projet commun. Jean-François Zurawik, directeur de la Fête des lumières, ne le cache pas, “nous avons signé une convention avec Dubaï, qui nous permet de financer l’œuvre de Jean-Charles de Castelbajac”.
Le créateur, qui a déjà travaillé avec Kanye West, Jay-Z ou encore le Lyonnais Woodkid, proposera un spectacle de sons et lumières, Lost Paradise, dans la cour de l’hôtel de ville. “Je l’ai transformée en frontière avec l’invisible, a déclaré Jean-Charles de Castelbajac au micro de Lyon Capitale. Je me réfère à une période, quelques siècles avant J-C, où il n’y a plus de lieux antiques, où le Christ n’est pas encore là. Il y a une espèce de force, de mystère, de chaos. Et j’ai trouvé, avec des historiens, que dans la cour de la mairie, nous avons l’ancienne frontière entre la partie romaine de Lugdunum et la partie gallo-romaine.”
Chantal Thomass et Maurice Jarre en centre-ville
Dans le centre-ville, la place des Jacobins récemment rénovée sera à l’honneur, avec un mystérieux cube, immense miroir qui entourera la fontaine. Sur la place des Terreaux, le spectacle sera familial, avec une réalisation de Damien Fontaine évoquant une épopée fantastique autour d’un “prince des lumières”. Place de la Bourse, c’est une “collègue” de Jean-Charles de Castelbajac, la célèbre créatrice de couture et de lingerie Chantal Thomass, qui nous prépare une sérénade de fleurs. Du côté des pentes de la Croix-Rousse, la montée de la Grande-Côte proposera un changement de saison illuminé, de l’hiver au printemps.
Dans le Vieux-Lyon, la mise en lumières de la cathédrale s’accompagnera d’un monolithe diffusant des lumières colorées à 360 degrés sur la place Saint-Jean. La basilique de Fourvière et l’ancien palais de justice seront quant à eux célébrés en musique, sur le thème d’ouverture du film Lawrence d’Arabie (composé par le Lyonnais Maurice Jarre). Enfin, la gare Saint-Paul, traditionnel terrain de jeu interactif, s’habillera et se déshabillera de dress codes (en français “codes vestimentaires”) à la mode, au gré d’une manette actionnée par les spectateurs.
La Chine au parc de la Tête-d’Or
La programmation en dehors du centre-ville ne manque pas de curiosités. Village historique, théâtre d’ombres chinoises, forêt de lanternes, lac de lotus… Cette année, la Chine sera l’invitée du parc de la Tête-d’Or. La ville de Canton prête des lanternes traditionnelles, et la communauté chinoise de Lyon aide à l’organisation. Toujours côté rayonnement international, la parade lumineuse, après l’Inde et le Japon en 2012 et 2011, mettra cette année à l’honneur le Mexique. Des allebrilles, marionnettes géantes de 5 mètres, défileront sur les quais de Saône, créées par des artistes en provenance du Mexique, mais aussi d’Haïti, du Chili ou du Burkina Faso.
Le musée des Confluences en “teaser”
À quelques mois des municipales, la Ville de Lyon a mis également le paquet cette année sur la partie sud de la ville. Sous les voûtes de Perrache, l’artiste polonais Milosh Luczynski fera voyager les piétons à travers 21 fenêtres de train en mouvement, imaginant divers paysages du monde, d’une plage déserte à la mégalopole dynamique. Dans le quartier Confluence, le thème du feu sera à l’honneur, avec une danse des flammes et un spectacle sons et lumières ambiance électro du Berlinois Christopher Bauder sur les façades de l’hôtel de région. Le musée des Confluences, qui ouvrira en octobre 2014, verra son chantier participer à la fête avec 250 gyrophares, “un projet qui démarrera quelques jours avant la fête, comme un teaser*”, explique Jean François Zurawik.
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* Dépouillé de sa traîne sonore séduisante pour une oreille non anglophone, un teaser est selon le dictionnaire (nous citons ici Reverso) une “publicité accrocheuse” (expression dont la redondance serait aussi matière à discussion) [Note du secrétariat de rédaction].
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Fête des lumières 2013, à Lyon, du 6 au 9 décembre.
En vidéo sur notre site : l’entretien de Lyon Capitale avec JC de Castelbajac et Hélène Richard (Skertzo)
Sauf que Dubaï est aux Emirats Arabes Unis...
Effectivement, merci de nous l’avoir signalé.
-'La basilique de Fourvière et l’ancien palais de justice seront quant à eux célébrés en musique, sur le thème d’ouverture du film Lawrence d’Arabie (composé par le Lyonnais Maurice Jarre)' n'importe quoi ! Et en plus c'est pas la fête de la musique… Il faudrait un peu de cohérence avec la ville !! -'dress codes' c'est quoi ? faut parler français et écrire à portée de tous… Donc le Mexique dans 'la ville historique', les Chinois de l'autre côté du Rhône ??
Pour répondre à votre souhait que nous parlions français et écrivions à la portée de tous, citons d'abord le programme officiel de la fête : “A vous de jouer ! Flower power, prettygirly, ethnic chic,… en activant le rouet, quel dress code allez-vous générer sur la façade ? Celle-ci s’habille alors de toute une série de motifs.” 3 phrases, 4 expressions anglophones. La presse a, nous en sommes conscients, un rôle de traducteur, mais est-elle la seule à devoir parler une langue comprise par tous?