Petit guide des indispensables encore visibles.
La Nuit nous appartient de James Gray
Habitué des tragédies familiales (Little Odessa, The Yards), James Gray confronte deux frères "ennemis" (l'un policier, l'autre fricotant avec la mafia russe) à des choix cornéliens. Gray s'affirme une fois de plus comme le maître du film noir. Avec en prime la plus belle poursuite en voiture qu'on ait vue depuis longtemps.
No Country for Old Men de Joel et Ethan Coen
En adaptant le grand romancier américain Cormac McCarthy, les frères Coen signent un nouveau chef d'œuvre, entre chasse à l'homme et western contemporain, humour noir et violence sourde. Même affublé d'une coupe de cheveux mi-Prince Vaillant, mi-reille Mathieu, Javier Bardem est époustouflant en tueur psychopathe au sang très très froid.
There will be blood de Paul Thomas Anderson
Autre grande fresque adapté d'un roman (Oil !, de Upton Sinclair), Paul Thomas Anderson livre une œuvre gigantesque sur l'ascension d'un pionnier de l'industrie pétrolière. Et pointe les noces ultra-violentes et intéressées de la religion et du capitalisme naissant. Comme disent les Américains : "Larger than life".
Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry
Deux employés de vidéoclub décident de retourner avec les moyens du bord le stock de films du magasin qu'ils ont accidentellement effacé. Un tel film, hommage au cinéma et à la culture vidéoclub comme ciment social, ne pouvait naître que dans l'esprit de Michel Gondry, maître du cinéma bout-de-ficelle.
A bord du Darjeeling Limited de Wes Anderson
Trois frères doucement dépressifs traversent l'Inde en train à la recherche de leur mère démissionnaire, et en profitent pour se découvrir. Du pur Wes Anderson : névrosé, doux-dingue, toujours aussi corrosif dans sa description des relations familiales. Et soucieux des détails (costumes, décors, musiques) qui font de chacun de ses films de petits mondes à part. Sans aucun doute, le film le plus réjouissant et poétique de cette année.
Into The Wild de Sean Penn
A partir d'une saisissante histoire vraie, celle d'un étudiant qui décide d'aller vivre seul dans les bois, Sean Penn livre, sous l'influence de Jack Kerouac et Henry David Thoreau, le film, magnifique, de l'impossible retour à la Nature.
Rec de Paco Plaza et Jaume Balaguero
Plus embêtants que les voisins bruyants, les voisins zombies. De la série récente de films basés sur la vogue du vrai-faux docu (Cloverfield, Redacted...), Rec est sans aucun doute le meilleur. Quand une équipe d'une télé locale espagnole se retrouve enfermée avec des pompiers dans un immeuble infesté de zombies, le résultat est proprement terrifiant et le dernier tiers du film insoutenable.
Diary of the Dead de George A. Romero
Moins effrayant que Rec mais plus théorique, Diary of the Dead met aussi en scène le faux-docu d'une attaque de zombies. Ce 5e volet de la saga des Zombies entamée par George Romero à la fin des années 60, s'il ne vaut pas ses classiques, pousse encore plus loin la réflexion sur la société américaine en s'attaquant aux nouveaux médias.