Pour les libraires réunis ce week-end à la Fête du livre à Bron, l’attrait pour la lecture ne faiblit pas mais passe par les outils numériques, surtout chez les plus jeunes.
Face à l’attrait de l’écran, la lecture ne séduit plus ? Un joli cliché, comme en témoigne la 32e Fête du livre de Bron qui a battu son plein ce week-end à l’hippodrome de Parilly. Au total, douze libraires indépendants se sont réunis sur quatre jours pour faire partager leur passion et accueillir les auteurs du moment. Parmi les têtes d’affiche : Véronique Olmi, François-Henri Désérable, Milena Agus ou encore Christophe Honoré, venus rencontrer un public auprès de qui le papier séduit toujours malgré l’explosion des outils numériques.
"Le livre est en concurrence avec d’autres médiums, ce qui rend son achat plus compliqué. On ne peut pas dire que les gens lisent moins, c’est le support qui pose question", affirme Cesinaldo Poignand sur le stand de la librairie Ouvrir l’œil. Pour lui, ce sont surtout les nouvelles générations qui, si elles lisent toujours, privilégient l’écran au support papier.
"Ce qu’il faut, c’est les intéresser"
Bibliothécaire et maman d’un petit garçon, Irène partage l’avis du libraire. "C’est certain, les jeunes lisent autrement et, pour beaucoup, à travers le numérique. Ce qu’il faut c’est les intéresser, leur donner des habitudes et créer une dynamique de groupe", lance-t-elle. À la médiathèque de Meyzieu où elle travaille, les clubs de lecture rencontrent un franc succès auprès des adolescents. L’un de ses secrets : mettre en place des petits challenges. Chacun lit un livre, le présente au groupe et un vote a lieu. Selon les livres choisis, des rencontres avec les auteurs peuvent être organisées. Un véritable "moteur" selon la bibliothécaire. À la Fête du livre de Bron, "les rencontres avec les lycéens ont beaucoup de succès et les auteurs adorent cela car à cet âge-là, il n’y a pas de filtre et les adolescents osent poser des questions qui surprennent", commente l’organisation. Une attention toute particulière est d’ailleurs portée à la programmation jeunesse pour permettre au festival de renouveler son public, en plus du hall dédié à la littérature pour adultes.
À l’Association des bibliothèques d’hôpitaux de Lyon et sa région (ABH), on arrive parfois à convaincre des jeunes hospitalisés de lâcher leurs écrans. "Avoir quelque chose en main, c’est différent. On essaye d’avoir des livres récents et variés, par exemple des bandes dessinées. Toutes les entrées sont possibles et dans le cocon fermé de l’hôpital, la lecture est une ouverture vers l’extérieur", confie Annie, bénévole à l’ABH. Si toute aide est la bienvenue, l’association est friande de bénévoles étudiants grâce à qui le contact est plus facile à établir auprès des jeunes hospitalisés.