Film Les Lyonnais d'Olivier Marchal : réalité contre fiction, le jeu des sept différences

A l’occasion de la sortie du film les Lyonnais d’Olivier Marchal, le 23 novembre, Lyon Capitale vous propose un retour sur les principales différences entre réalité et fiction (à lire de préférence après avoir vu le long métrage).

Dans le film : Edmond Vidal est emprisonné à 18 ans pour le vol d’une cagette de cerises mais n’y retourne pas avant de nombreuses années.

En réalité : A l’âge de 17 ans, Edmond Vidal est placé en détention préventive pendant un mois et douze jours pour une affaire de vol de cerises. Le tribunal ne le condamnera qu’à 15 jours fermes. Durant sa détention, il rencontre Jean-Pierre Gandeboeuf à Saint-Paul. Une fois libérés, les deux hommes vont être condamnés respectivement à cinq et sept ans pour un règlement de comptes au "Nelson Bar". En prison, Vidal rencontre alors Joanny Chavel, autre futur membre du gang avec qui il partage un colis de Noël. La scène a été tournée puis coupée au montage.

Dans le film : Le gang est composé de 5 membres.

En réalité : Lors du procès du gang des Lyonnais en 1977, 13 accusés sont sur le banc, il manque Pierre Pourrat qui s’est évadé de prison et Joanny Chavel, présumé mort. Pour des raisons de compréhension scénaristique, certains personnages ont été fusionnés ou renommés. Chavel devient Chavez, Pourrat, considéré pourtant comme l’un des leaders du gang est absent.

Dans le film : Le Gang des lyonnais réalise des braquages en série mais pas celui de l’hôtel des postes de Strasbourg en 1971.

En réalité : Olivier Marchal explique ce choix par l’aspect peu cinématographique de Strasbourg. Un casse pourtant record, aux allures de film hollywoodien. Après avoir découvert une porte condamnée, les braqueurs se font passer pour des serruriers et changent le barillet. Le 30 juin 1971, quatre postiers se font dérober 11 680 000 francs à l’intérieur des locaux, tandis que les malfaiteurs s’enfuient par la porte modifiée et la bloquent avec un emballage de bonbon.

Dans le film : Jean Augé, le parrain de Lyon est abattu devant la Cathédrale Saint Jean.

En réalité : Après avoir emprunté de l’argent au gang des lyonnais pour mettre en place un trafic de drogue, il tarde à les rembourser et décide d’acheter un bar rue Grolée. Ces derniers vont être rapidement informés qu’il cherche à se débarrasser d’eux. Le 15 juin 1973, vers 15 heures, Jean Augé est abattu de onze balles devant le Sporting Club de Lyon-Plage où il aimait jouer au tennis. Les coupables ne seront retrouvés.

Dans le film : Edmond Vidal et ses complices sont arrêtés dans un campement gitan par une centaine de policiers surarmés.

En réalité : En décembre 1974, Edmond Vidal est arrêté dans la cage d’escalier de son appartement bourgeois par Charles Pellegrini et Albert Alberghi. C’est le début de l’opération Chacal, 32 arrestations ont lieu, réalisées par 112 policiers à travers tout le département.

Dans le film : Lors du procès, Edmond Vidal ne met pas en avant son alibi politique, son avocat lui conseillant de se taire.

En réalité : Edmond Vidal se défendra d’être un braqueur en faisant savoir devant le tribunal : "Je ne suis pas un vulgaire malfaiteur, qui aurait acquis du bien en commettant des hold-up, comme le soutien l'accusation. J'ai gagné ma vie en agissant comme un soldat", par ailleurs, il affirme avoir posé des micros dans un hôtel à Grenoble. Il fait ainsi référence au contexte de l’époque qui veut que le Service d’Action Civique se cache derrière des braquages pour financer les partis politiques. Edmond Vidal admettra plus tard qu'il s'agissait d'une stratégie de défense.

Dans le film : Le juge Renaud, n’est jamais mentionné

En réalité : Juge sans concession, surnommé le Shérif, François Renaud est en charge de l’affaire. Refusant de libérer les femmes du gang, il va livrer une guerre acharnée à Edmond Vidal, après son arrestation. Le 3 juillet 1975, le juge Renaud est abattu. Immédiatement, Edmond Vidal demande à ses avocats de publier une tribune dans Le Progrès, regrettant l’événement, le qualifiant de "lâche assassinat".

Les Lyonnais d’Olivier Marchal, sortie le 23 novembre en avant-première à Lyon

Retrouvez notre critique du film en cliquant ici

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