Tuer Jupiter, sorti en 2018, fut le carton de Médéline, François de son prénom. Un bref roman qui se concluait par la mort – violente – de notre président. Un savant mélange de politique-fiction et de cruelle réalité que l’on retrouve dans son dernier roman, La Résistance des matériaux.
Une nouvelle enquête menée, de sa manière très particulière et très borderline, par Alain Dubak, flic suicidaire, cocaïnomane, qui ne respecte rien ni personne. L’affaire au cœur de ce nouvel opus (très noir, au moins autant que l’était L’Ange rouge (sorti en 2020)) fait furieusement penser au scandale des comptes cachés de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget sous François Hollande.
Sauf que, si l’on est bien sous la présidence de François Hollande, le compte offshore en question appartient à son ministre de l’Intérieur, Serge Ruggieri. Un haut fonctionnaire d’État, totalement fictif, qui est une sorte de mélange entre Manuel Valls, Gérard Collomb et, bien sûr, Cahuzac.
Quoi qu’il en soit, les investigations de Dubak nous mènent à la fois dans les bas-fonds et sous les ors de la République, qui, un peu comme la réalité et la fiction pour François Médéline, se confondent.
Petit plus pour les lecteurs lyonnais, l’action se déroule en grande partie à Lyon, de la place des Célestins à la banlieue sinistrée. Grand plus pour tous les lecteurs, le style de l’écrivain n’a jamais été aussi percutant, aussi vif, aussi dur.
Sans compter qu’il s’amuse à intégrer à son récit de fausses écoutes téléphoniques lors desquelles on retrouve Paul Bismuth, François Hollande, Éric Woerth, Fabrice Arfi, Edwy Plenel…, de fausses interviews sur différentes radios, de faux articles de presse (dont certains de Lyon Cap !)… Qui sonnent diablement juste !
La Résistance des matériaux – François Médéline, La manufacture de livres, 496 p., 21,90 €.
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