Après ses spectacles autour de Gainsbourg, Bashung et Michel Delpech, le chorégraphe Jean-Claude Gallotta danse l’histoire du rock et de la danse contemporaine en même temps. À ne rater sous aucun prétexte !
Quel autre chorégraphe que Jean-Claude Gallotta pouvait être aussi fou et créer un spectacle qui fait référence dans le même temps au rock avec Elvis Presley et à la danse contemporaine avec Merce Cunningham ? Tous les deux illustrent deux courants artistiques nés dans le même pays au même moment : les États-Unis au début des années cinquante, plus exactement en 1953. En un demi-siècle, rock et danse contemporaine n’ont pourtant jamais trouvé à se croiser, ni à s’influencer. Jean-Claude Gallotta, né avec eux, s’est forcément nourri de l’un et de l’autre. “Le rock, dit-il, a accompagné mes rêveries d’adolescent et, peut-être, en m’amenant à rencontrer d’autres âmes perdues, m’a permis d’échapper à ma crise d’angoisse existentielle.” Sa pièce My Rock est ce qu’il appelle un choc “rockégraphique”, avec ceux qui lui ont insufflé une bonne part de son énergie créatrice, d’Elvis aux Rolling Stones, de Bob Dylan aux Who, du Velvet à Nick Drake, d’Iggy Pop aux Clash, de Leonard Cohen à Nirvana et Kurt Cobain… Tout au long de son parcours, Gallotta nous a émerveillés avec ses chorégraphies musicales, ses grandes odyssées terriblement humaines comme L’Homme à la tête de chou de Gainsbourg interprété par Bashung ou encore Racheter la mort des gestes qui invitait sur scène des inconnus, des amateurs. Construit à partir de morceaux musicaux qui ont chacun leur écriture gestuelle, My Rock mixe des pas de valse et du rock acrobatique au langage du chorégraphe qui, lui, semble sorti de nulle part. On ira les yeux fermés à la rencontre de cet artiste qui nous touche à chaque fois, faisant appel à nos rêves, sans jamais oublier de sublimer le quotidien de nos vies.