La Maison de la danse poursuit son aventure classique en nous proposant de (re)découvrir Giselle, l’apothéose du ballet romantique.
À Lyon, les allergiques à la danse classique ont pu aimer le Giselle du Suédois Mats Ek qui, délaissant les tutus et s’emparant d’une gestuelle expressionniste, transposait son héroïne dans un asile psychiatrique au lieu de la faire mourir. Un grand moment de danse, avec l’immense Ana Laguna, qui donnait une profondeur étonnante à cette œuvre que l’on approchait autrement.
L’occasion nous est donnée aujourd’hui de voir la version du Yacobson Ballet, ballet russe dirigé par le chorégraphe Andrian Fadeev. Avec 49 danseurs sur scène, elle s’inscrit dans la tradition et conserve l’intensité dramatique, l’émotion et le style romantique originel de ce ballet créé en 1841, chorégraphié par Marius Petipa.
Le livret, écrit par Théophile Gautier, oppose, dans un contraste d’abord social, la paysanne spontanée à la duchesse altière, puis, dans une antithèse morale et métaphysique, la vengeresse Myrtha à Giselle la rédemptrice. On y retrouve également le thème infiniment romantique de la folie, qui s’oppose par nature au rationalisme des classiques, et enfin celui de l’amour au-delà de la mort.
Giselle est considéré comme le ballet romantique le plus achevé, parce qu’il concentre tous ces ingrédients intelligemment et sans que rien paraisse pesant ou indigeste. La danse classique russe actuelle n’est pourtant pas toujours légère. À nous de voir, donc !
Yacobson Ballet / Giselle – Du 23 au 31 janvier (relâche lundi 25), à la Maison de la danse.
> En marge du spectacle : Mercredi 27 à 15h, 15h15, 15h30, 15h45 – deux duos de danseurs étoiles du Yacobson Ballet exécuteront des pas de deux, notamment de Giselle, au centre commercial de la Part-Dieu.