Godzilla contre Manhattan

Science fiction. USA. 1h30

Une fête de départ entre potes tourne mal quand une sorte d'immense bestiole décide de détruire Manhattan. Le genre d'impondérable qu'on ne peut définitivement pas prévoir... Plutôt cocasse finalement, le héros s'en allait pour le Japon. Il aurait pourtant eu plus de chance d'y croiser Godzilla.

Cloverfield semble, à première vue, reprendre à son compte le concept du Projet Blair witch, de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez. Le film, sorti en 1999, avait alors profité d'un énorme buzz sur internet. Le principe semblait novateur : mêler fiction et réalité. Trois jeunes cinéastes disparaissaient dans une forêt au cours d'un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on retrouvait les images tournées lors de leur enquête, le tout laissant planer un doute sur la véracité des événements. Idée finalement reprise de Cannibal Holocaust, de Ruggero Deodato qui date lui de 1981, dans lequel une bande de reporters sans frontière tentaient de réaliser un documentaire sur la dernière tribu cannibale d'Amazonie et, forcément, ça tournait mal. Certains avaient cru alors à un snuff-movie et les acteurs, mutilés à l'écran, avaient du faire des apparitions sur des plateaux de télévision pour rassurer la populace. Bref, ici aussi, le point de départ de l'œuvre demeure une étrange cassette sortie de nulle part. Mais l'histoire, quant à elle, ne peut prêter à confusion et se confondre avec le réel. Une immonde créature pulvérise Manhattan, ça aurait quand même fait la Une de Paris Match (sauf si ça tombait en même temps qu'une nouvelle idylle présidentielle). Quoiqu'il en soit, si dans les deux œuvres susnommées les images étaient tournées par de vagues professionnels, ici, c'est un amateur complètement bourré et totalement flippé qui se livre aux prises de vue. Autant dire que ça remue sévère et qu'il faut y aller mollo sur le Macdo avant la séance. Pourtant, cette seule et unique caméra DV, accompagnée d'un montage ultra rythmé sans musique ajoutée, précipite le spectateur au cœur de l'action. Et c'est foutrement efficace ! Côté scénario, on ne sait pas grand-chose du pourquoi et du comment et finalement, on s'en fout un peu. On reconnaît bien la marque du producteur J.J. Abrams, le créateur de la série télévisée Lost. L'homme est passé maître dans l'art des mystères dont raffole le net. A noté le conte de fée au milieu du carnage. Un preux chevalier s'en va tout de même délivrer insouciamment sa belle d'une tour vacillante qui ressemble à s'y méprendre à une mini Twin Towers. Car oui, on ne peut plus détruire Manhattan sans arrière pensée... L'ombre du 11 septembre demeure.

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