Centre commercial, future Cité de la gastronomie et hôtel Intercontinental, l’Hôtel-Dieu de Lyon est un lieu chargé d’histoire où de nombreux Lyonnais virent le jour. Cette grande bâtisse aux dômes incontournables n’en demeure pas moins secrète pour le plus grand nombre.
La malédiction est ailleurs !
Depuis 1819, le roi Childebert, fils de Clovis, et sa femme Ultrogoth sont présents sur la façade de l’Hôtel-Dieu de Lyon, entretenant malgré eux une solide légende pendant des siècles. En faisant construire un hôpital à Lyon, le roi et son épouse auraient lancé une malédiction sur tous ceux qui transformeraient les lieux en autre chose qu’un établissement pour les indigents. Vers 542, un texte avertit ceux qui prendraient ce risque : “Que, si jamais quelqu’un, quelle que soit son autorité ou quel que soit son rang, tentait de contrevenir à notre présente constitution, retranchait quoi que ce soit des coutumes ou des facultés dudit hôpital, de sorte que cet hôpital, ce qu’à Dieu ne plaise, cessât d’exister, qu’il soit frappé, comme meurtrier des pauvres, d’un irrévocable anathème.” Sauf que Childebert et Ultrogoth n’ont rien à faire sur l’Hôtel-Dieu au bord du Rhône. Celui qu’ils ont fait construire était situé sur les quais de la Saône, dans le quartier Saint-Paul, où l’on trouve aujourd’hui la salle Molière. La confusion a été entretenue jusqu’en 1876, avant que l’historien Claude Guigue ne rétablisse la vérité, ôtant à l’Hôtel-Dieu du Rhône le titre de plus vieil hôpital de Lyon. Quant à celui de la Saône, il fut bien maudit. À la Renaissance, des membres du clergé retirèrent les lieux aux plus pauvres. Ils en furent chassés à la Révolution, et leurs biens saisis.À l’origine, il y a un pont (comme à Avignon)
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