Julien Santini, la chaleur ne lui fait pas peur, surtout dans un café-théâtre bien climatisé comme le Complexe, où il sera du 6 au 30 juillet.
“J’aimerais être capable, dans un spectacle humoristique, de faire des choses aussi géniales que Zlatan Ibrahimovic en produit sur un terrain de foot.” C’est ce que nous avait confié Julien Santini, avec un sourire qui démentait l’arrogance du propos, il y a un peu plus de deux ans.
L’humoriste sait que la prétention est vaine si elle ne s’accompagne d’une exigence, d’un immense travail et de la conscience de ses lacunes. D’ailleurs, sa maladresse, sa naïveté, sa difficulté à trouver sa place, il les a utilisées dans son premier spectacle, Julien Santini s’amuse, devenu depuis, en toute simplicité, Julien Santini.
Un one man show où il se penche sur un cas qu’il ne connaît que trop bien, le sien. Où, avec un sens de l’autodérision qui confirme sa passion pour Woody Allen, il passe en revue les épisodes difficiles, mais d’une irrésistible drôlerie, de sa vie.
Comment sa fiancée le quitta après qu’il l’eut emmenée dans une boîte de strip-tease.
Comment il fut chassé de la fonction publique après avoir voulu séduire une collègue dépressive en interprétant le personnage de Bibou le pervers, la terreur des ascenseurs isolés, une sorte de DSK mais en version petit employé de bureau.
Comment il eut un trou de mémoire lors d’une représentation de Molière (viré de la troupe). Comment sa fiancée le quitta après qu’il l’eut emmenée dans une boîte de strip-tease.
Combien furent dérisoires ses contacts avec les directeurs de grands théâtres lyonnais (le théâtre subventionné n’aime pas les clowns de son acabit). Il a conservé l’ossature de son premier spectacle qui l’a d’abord révélé au public de l’Espace-Gerson (café-théâtre à qui, selon ses mots, il doit tout), avant de le jouer devant de nombreux spectateurs venus l’applaudir en France, en Belgique, en Suisse.
Un show en constante évolution qu’il veut jouer pendant des décennies. Parce que c’est un cadre dans lequel il se sent libre. Libre par exemple de se lancer dans des séances mémorables de karaoké…
Avec lui, on ne sait jamais à quoi s’attendre, si ce n’est à rire à gorge déployée. “J’aime ces moments où le tragique rejoint le comique. Je ne m’interdis rien mais je ne m’impose rien. La scène, le respect du public, c’est sacré !”