Il y a 20 ans : Les écoles de la Croix-Rousse font salle comble
par Thomas Frénéat
IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE – En 1998, les écoles des pentes de la Croix Rousse saturent. Le gonflement démographique du quartier a entrainé une forte augmentation du nombre d'élèves dans les classes, qui n'étudient plus dans des conditions idéales.
En 1998, le problème des classes surchargées atteint la Croix-Rousse. Locaux trop petits, nombre d'élèves en hausse, les enseignants et parents d'élèves s'inquiètent de cette situation. A l'école élémentaire Commandant Arnaud par exemple, les enfants ont moins d'un mètre carré par personne dans la cour de récréation… Les professionnels de l'éducation rapportent que les élèves sont plus agressifs, et moins disciplinés. L'origine du problème ? La non-inscription de plans d'investissements dans le mandat de Raymond Barre, qui n'a autorisé qu'une étude prospective sur la démographie de la Croix-Rousse. En d'autre termes, à l'époque, la mairie de Lyon ne met pas un sou dans la rénovation et l'élargissement des classes dans le 4e arrondissement.
Un article publié dans Lyon Capitale n°164 le mercredi 25 mars 1998, signé par Frédéric Crouzet.
Les écoles de la Croix-Rousse font classe comble
Les groupes scolaires élémentaires du haut des pentes saturent. Car pendant une dizaine d'années, Le quartier a connu une forte croissance démographique Liée à La construction de nombreux programmes immobiliers. La Ville de Lyon, qui visiblement a mal anticipé cette évolution, ne prévoit pas de construire une nouvelle école.
Sur le haut des pentes de la Croix-Rousse, dans le quartier du Gros Caillou, les écoles craquent. Les locaux deviennent trop petits, le nombre d'élèves ne cesse de croître. Les parents et les enseignants s'inquiètent. Et attendent désespérément une solution de la Ville de Lyon, en charge du dossier. Car le groupe scolaire Commandant Arnaud, dans le 4e arrondissement, et le groupe scolaire Aveyron, situé de l'autre côté du boulevard de la Croix-Rousse dans le 1er, saturent et accueillent de plus en plus difficilement les élèves de maternelle et du primaire. Ainsi au groupe scolaire Cdt Arnaud, quatre classes ont été ouvertes entre 1991 et 1996 et ses effectifs ont augmenté de 69 % en 9 ans. Pour la rentrée 1998, une nouvelle ouverture est programmée. Au groupe scolaire Aveyron, regroupant aussi mater-- Nelles et primaires, la situation est la même. Deux nouvelles classes devraient ouvrir en 1998, faisant passer leur nombre de 12 à 17 en deux ans. A la rentrée 1997, deux classes de maternelles des écoles Pouteau et Gros Caillou avaient déjà été transférées au groupe Aveyron. Au total, le nombre d'enfants dans ces deux ensembles voisins est passé de 898 à 1 106 en 8 ans. Dans les maternelles, on atteint même une moyenne de 30 enfants par classe.
"Les enfants sont plus agressifs"
Ce qui ne va pas sans créer de problèmes. A l'école élémentaire Cdt Arnaud par exemple, la dernière classe a été ouverte en supprimant la salle audiovisuelle. Les cours de récréation sont devenues trop petites et on compte moins d'un mètre carré par enfant. Les cantines commencent elles aussi à saturer. Si elles s'adaptent en organisant désormais deux services, elles doivent encore refuser des élèves. Et la cohabitation dans des locaux devenus étroits entre des "petits" CP et des "grands" CM2 est source de tensions. "D'après les instituteurs, les enfants sont plus tendus, plus agressifs", explique Alain Bass, parent d'élève. Face à une telle situation, parents et enseignants réagissent. Depuis deux ans déjà, ils tirent là sonnette d'alarme et écrivent régulièrement au maire de Lyon pour attirer son attention sur les problèmes de sureffectifs. Dans une pétition qui circule actuellement dans les écoles, les parents exigent pour leurs enfants "des structures d'accueil adaptées". En clair, la construction d'un nouveau groupe scolaire dans le quartier serait la bienvenue pour soulager les deux groupes surchargés.
Une enquête démographique
Seulement voilà, la mairie de Lyon dirigée par Raymond Barre n'a pas inscrit ce genre d'investissements lourds (plusieurs millions de francs) dans son plan de mandat. En mai 1997, les parents ont obtenu de la mairie centrale la réalisation d'une enquête démographique prospective sur la transformation du quartier afin de faire apparaître d'éventuels nouveaux besoins en termes d'infrastructure scolaire. Car si depuis une dizaine d'années le nombre d'enfants scolarisés augmente sans cesse sur le haut des pentes, c'est notamment en raison de la livraison de nombreux programmes immobiliers. Et ces appartements sont essentiellement loués ou achetés par de jeunes couples. Ce qui laisse penser que la Ville de Lyon e plutôt mal anticipé cette arrivée massive de jeunes parents. Promise pour décembre 1997, l'enquête démographique a été finalement lancée en janvier 1998 et n'a toujours pas été rendue publique. D'après nos informations, elle démontrerait que la population du quartier tend désormais à se stabiliser, au vu du peu de permis de construire déposés pour les années à venir. Donc pas besoin de nouvelle école, Ce qui doit arranger la mairie qui ne dispose pas des millions nécessaires pour la financer.