Lyon Capitale n°161
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Il y a 20 ans : Monseigneur Balland, au plus haut des cieux

IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE – En 1998, alors qu'il n'est cardinal que depuis une semaine, Monseigneur Balland décède d'un cancer du poumon à l'âge de 63 ans.

Lyon Capitale n°161, 4 mars 1998, © Lyon Capitale

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A son décès en 1998, Jean Balland, éphémère cardinal archevêque de Lyon, laisse derrière lui l'image d'un homme discret. Licencié en lettres, en philosophie et en théologie, celui qui était devenu Primat des Gaules en 1995 avait connu une ascension fulgurante dans l'église. Impliqué dans certains combats politiques, dont certains sont toujours d'actualité, il avait par exemple pris position en faveur des réfugiés kurdes, et en supprimant la messe dominicale lors de la venue de Jean-Marie Le Pen en 1992. Monseigneur Balland sera remplacé en 1998 par Louis-Marie Billé, qui lui-même laissera sa place en 2002 à Philippe Barbarin.

Lyon Capitale n°161, 4 mars 1998, p. 2 © Lyon Capitale

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Un article publié dans Lyon Capitale n°161 le mercredi 4 mars 1998, signé par Aude Spilmont.

Monseigneur Balland au plus haut des cieux

Une semaine après avoir été nommé cardinal, Mgr Jean Balland est décédé d'un cancer du poumon à l'âge de 63 ans. Il laisse l'image d'un homme discret qui aura pris le temps de connaître son diocèse.
Le cardinal archevêque de Lyon, s'est éteint dimanche 1er mars à 4 heures à l'hôpital de la Croix-Rousse des suites d'un cancer du poumon. Il souffrait, en effet, depuis plusieurs mois d'une grave affection pulmonaire dont il n'avait osé avouer publiquement le nom, même si sa maladie n'était pas un mystère. Mgr Balland est décédé une semaine après avoir reçu à Rome, place Saint-Pierre, des mains de Jean-Paul II, sa barrette et son anneau de cardinal. Au cours de la cérémonie il avait déjà manifesté quelques signes de faiblesse et était accompagné d'un médecin. "Durant son séjour à Rome, il a cependant bien tenu le coup. Mais très fatigué, il s'est effondré à son retour", a précisé l'archevêché. Hospitalisé mardi 24 février, son état s'est subitement aggravé la nuit de samedi. "Les diocésains ont été choqués et peinés par la mort brutale de Mgr Balland. Au long des deux années de sa présence à Lyon, ils avaient appris à le connaître et s'étaient attachés à lui", a ajouté le porte-parole de l'archevêché de Lyon.

Un homme discret

C'est en mai 1995 que Mgr Balland fut nommé à Lyon Primat des Gaules. Il succédait ainsi à Mgr Découtura, disparu brutalement en septembre 1994. Dès son arrivée à Lyon, Mgr Balland avait souhaité prendre le temps de connaître son diocèse et de rencontrer les quelques sept cents prêtres de sa circonscription ecclésiastique. Homme de solitude, il affectionnait le recueillement et accordait que très peu d'interviews à la presse. Discret, parfois jusqu'à l'effacement, son style tranchait avec celui de Mgr Decourtray, particulièrement médiatique et charismatique. Certains le lui ont d'ailleurs reproché. Ainsi dans son trombinoscope 1997 des évêques, les éditions Golias regrettaient qu'il "ne rayonne pas et désespère une partie du diocèse par son silence légendaire". L'ecclésiastique était cependant auréolé, par ceux-là même qui le critique pour son étoffe intellectuelle. Licencié en lettres, en philosophie et en théologie, il a connu une ascension brillante dans les sphères de l'Eglise. Professeur de philosophie au grand séminaire régionale de Tours, il est nommé évêque de Dijon en 1982, où il succède à Mgr Decourtray, puis archevêque de Reims. C'est là qu'il s'implique avec détermination dans différentes affaires, notamment en faveur des réfugiés kurdes ou en supprimant la messe dominicale lors de la venue de Jean-Marie Le Pen, en 1992. A la même époque le Vatican lui confie la visite apostolique des séminaires de France puis le nomme, dès 1995, membre de la congrégation pour les évêques. A Lyon, Mgr Balland s'est beaucoup consacré à la réorganisation des paroisses, en particulier dans les zones rurales de son diocèse. Il s'est également montré attentif à la situation matérielle des prêtres. Fervent œcuméniste il a aussi privilégié le dialogue entre les religions.

Un siège vacant

Depuis l'annonce du décès de Mgr Balland, dimanche dernier de nombreuses personnalités (hommes politiques et religieux) ont souhaité rendre hommage au cardinal de Lyon. "Nous avons reçu plus d'une quarantaine de messages d'évêques de France et de l'étranger, ému par la disparition de Mgr Balland", souligne l'archevêché. Dès lundi des anonymes, catholiques pratiquants pour la plupart, sont venus se recueillir à l'archevêché, devant la dépouille du Primat des Gaules. C'est à un administrateur diocésain, nommé mardi 3 mars, que doit incomber la charge d'organiser les funérailles solennelles de Mgr Balland. Il aura également pour mission de gérer les affaires courantes de la circonscription ecclésiastique jusqu'à la nomination du successeur de Mgr Balland. La procédure est cependant longue, elle pourrait prendre de trois mois à un an. Neuf mois s'étaient écoulés après le décès de Mgr Decourtray avant qu'un nouvel évêque soit désigné. A l'archevêché, on espère que les délais seront aujourd'hui plus courts. Trois noms d'évêques, en exercice, devrait être proposé au pape Jean-Paul II, dans les prochains mois. C'est à lui que reviendra la nomination finale du successeur du Primat des Gaules. Aujourd'hui, le diocèse de Lyon, se prépare à rendre un dernier hommage à Mgr Balland. Ses funérailles seront célébrées à la cathédrale Saint-Jean jeudi 5 mars à 15 heures. A l'issue de la cérémonie, Mgr Balland sera inhumé dans le caveau des archevêques, à la primatiale Saint-Jean, aux côtés de ses prédécesseurs, dont le cardinal Decourtray.
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