Il y a 20 ans : Une nouvelle salle de congrès à Lyon ?

IL Y A 20 ANS DANS LYON CAPITALE– En 1998, la ville envisage de s’attaquer au marché des grands congrès internationaux. Problème, les investissements à réaliser pour s’équiper sont conséquents et des voix s’élèvent contre la construction de sites jugés superflus.

Lyon Capitale n°156, 29 janvier 1998, © Lyon Capitale

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Deux ans après l’ouverture du palais des Congrès, de nouveaux projets de construction atterrissent déjà sur le bureau de Raymond Barre. La situation est délicate : les caisses de la ville ne supporteront pas le financement de tous, il faut donc choisir. Rénover la halle Tony-Garnier ? Le palais des Sports ? Offrir un lifting à Eurexpo ? Ou carrément construire une nouvelle salle, creusée dans le sol de la Cité internationale ? Finalement, tout le monde ou presque trouvera son compte, il faudra juste s’armer de patience. À défaut d’une salle neuve, le palais des Congrès se verra largement étendu en 2006, et la halle Tony-Garnier rénovée en 1999. Le palais des Sports, vétuste, aura quant à lui droit à un coup de jeune fin 1998.

Lyon Capitale n°156, 28 janvier 1998, p.3 © Lyon Capitale

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Un article paru dans Lyon Capitale n°156 du mercredi 28 janvier 1998, signé par Sandrine Boucher.

Une nouvelle salle de congrès à Lyon ?

Si La Ville de Lyon envisage de s'attaquer au marché des grands congrès internationaux, elle ne sait pour l'instant ni où, ni comment, ni combien elle devrait dépenser. De nombreux projets ont été déposés sur Le bureau de Raymond Barre dont le dernier émane de la Cité Internationale. Mais la Halle Tony Garnier, qui devrait proposer un plan de transformation au maire la semaine prochaine, est également sur les rangs.
Le Grand Lyon doit-il se doter d'une nouvelle salie des congrès de 3 000 places quai Charles de Gaulle ? La question, posée par Raymond Barre au mois de mai dernier, soit moins de deux ans après l'ouverture du palais des Congrès à la Cité Internationale qui a coûté 405 millions de francs, peut sembler curieuse. Elle vient en tout cas de prendre un visage tout à fait concret. Henry Chabert, adjoint à l'Urbanisme et président de la Société d'économie mixte de la Cité Internationale, vient ainsi de déposer sur le bureau du maire. Deux projets signés par Renzo Piano, l'architecte de la Cité. Il s'agirait soit de creuser une grande salle en sous-sol des futurs bureaux qui jouxteront l'actuel palais des Congrès, soit de construire un bâtiment à côté de l'échangeur Poincaré, ouvert sur un vaste espace public de la taille de la place des Terreaux qui pourrait servir de lieu d'exposition ou de démonstration. Montant estimé des travaux, hors aménagements extérieurs : environ 200 millions de francs, pour la première solution, 100 millions de plus pour ! a seconde. "J'ai rendu ma copie", commente sobrement Henry Chabert qui précise que son rôle n'est pas de se prononcer sur l'opportunité de créer cette nouvelle salle à la Cité Internationale même s'il y est, bien sûr, "personnellement favorable". Il est soutenu en cela par André Soulier, adjoint au Rayonnement international, ardent défenseur de l'accueil des manifestations de plus de 3 000 personnes et qui, au passage, affirme que le palais des Congrès avait été construit trop petit. Faux ! rétorque Henry Chabert président de la Cité Internationale, chiffres à : 90 % des congrès se situent dans la capacité du site actuel (au maximum 2 000 places) et le palais des congrès lyonnais est le seul en France avec celui de la Porte Maillot, à Paris, dont [es comptes sont équilibrés. L'affaire dans laquelle Raymond Barre devra trancher dépasse large ment les bisbilles de ces deux adjoints, d'ailleurs d'accord sur le fond, car les ambitions sont nombreuses et contradictoires. Ainsi, la semaine prochaine, Alain Bedeau, adjoint aux Marchés publics, défendra devant le maire de Lyon un important projet de transformation de la Halle Tony Garnier qui pourrait lui permettre de recevoir de grands Michel Cavait ; congrès de 5 000 participants et plus, moyennant 170 millions de francs de travaux. Et des propositions ont été avancées concernant un bon lifting du palais des Sports et Eurexpo. Bref, chacun prêche pour sa chapelle dans une sorte de cacophonie générale. Pour y voir un peu plus clair et déterminer dans quel pot ira ['argent public, Raymond Barre a commandé, il y a trois semaines, une étude faisant le point sur l'état actuel de l'ensemble des structures d'accueil existantes, leur besoin d'aménagement, la faisabilité des travaux envisagés et surtout, leur opportunité. Le problème, c'est que la Ville de Lyon ne peut guère débourser que 150 à 200 millions de francs au total. Choisir de miser sur un projet signifie ainsi d'enterrer peu ou prou les autres, voire de mettre en difficulté les structures. On ne pourra pas en effet à la fois offrir au palais des Sports et à Eurexpo la rénovation dont ils ont besoin, mais surtout, et c'est là que Raymond Barre devra faire le choix le plus difficile, faire en même temps accéder la Halle Tony Garnier au rang qu'elle mérite, des plus belles salles d'Europe et créer simultanément le pôle prestigieux auquel la Cité Internationale se destine.
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