Impressions en demi-teinte

"Ah ben quand même, faudrait ben que j'ai vu que'que chose !" La petite dame trépigne et s'agace. Sur la pointe des pieds, juchée sur un banc public, elle jette son regard au plus loin que ses lunettes lui permettent. Rue de la République, ce samedi 8 décembre, elle ne voit rien d'autre que ces centaines de milliers de badauds qui déambulent et s'agglutinent. Une véritable marée humaine a envahi les rues de Lyon. La Ville annonce plus de 4 millions de visiteurs. Au niveau des jambes en pagaille, une petite voix à l'accent du sud, serrant la main de son papa, en est certaine : "Y'en a beaucoup plus qu'à Marseille, des gens !" Sur les berges du Rhône ou derrière Perrache, des dizaines d'autocars venus de tous les départements français, de Suisse, d'Italie, d'Allemagne le confirment : la fête des lumières, édition 2007 est un succès populaire indéniable. Le kebab et le vin chaud explosent les parts de marché. Difficile, dans cette foule compacte, d'apprécier certaines installations qui se voulaient moins spectaculaires cette année et qui laissent une impression un peu fade, un peu terne. Ou carrément tarte, comme la boule à facettes de la place des Terreaux, plus médiocre que les jeux de lumière d'une discothèque de Vesoul ou comme l'emballage en papier doré du jardin de la Bourse, du sous-Christo qu'on croirait signé d'un club de loisirs décoratifs de Versailles. Même déception concernant le pendule de Newton place de la République, en rade, ou Fourvière, dont l'idée de halo semblait lumineuse et qui semble victime d'une grève d'EDF. En revanche, les bonnes surprises tapissent les pentes de la Croix-Rousse avec les expérimentations étudiantes que les visiteurs cherchent avec gourmandise, jusqu'au pont la Feuillée et sa délirante cabine téléphonique-aquarium. Quelques sages installations, les cabanes de pêcheurs place Pradel, les fleurs de lumière place Antonin Poncet, les quatres saisons à L'Hôtel-Dieu offrent une pause gentiment poétique. La boule à neige de la place Bellecour a remporté, d'évidence, tous les suffrages. Ceux des partisans d'animations spectaculaires à la Disneyland et ceux qui désirent plus d'artistique. A l'instar de cet homme, casquette Nike vissée sur la tête comme autrefois le bob Ricard. Il admire la statue de Louis XIV sous cloche et s'exclame : "Pour ça, c'est plus normal de payer des impôts !" et, se tournant vers une autre installation artistique : "Ça aussi, c'est super beau !". La grande roue en clignote de plaisir...

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