Napoleon Maddox
Napoleon Maddox © DR

Jazz : un festival Vaulx-canique

Au sein d’une programmation particulièrement bien mise, il faudra de la hauteur cette année à 
“À Vaulx Jazz” pour avoir la tête qui dépasse. Il vaudra même mieux être un volcan. Présentation de quatre événements éruptifs qui risquent de rendre incandescente l’édition 2014.

Cette année, “À Vaulx Jazz” a entrepris de marcher sur trois pattes thématiques : les pianos, les voix… et les volcans – c’est pas nous qui le disons, c’est le festival lui-même. Un festival de jazz qui met l’accent sur le piano et la voix, on se dit que bon, ok. Alors que les volcans, c’est autre chose. Haroun Tazieff aurait-il eu une double vie, monté un club de jazz au pied du Krakatoa ? L’Eyjafjallajökul jouerait-il de la trompette pour décrasser ses poumons cendrés ? Évidemment, mais à vrai dire ce n’est pas le sujet. Le sujet, ce sont les quatre volcans musicaux dont il est question, visités à travers quatre hommages.

Miles et Nina

Premier hommage : à Miles Davis (jeudi 20 mars) avec le spectacle Miles Smiles (du nom d’un fameux album du maître du cool jazz). C’est le trompettiste Wallace Roney – l’Eyjafjallajökul n’ayant pu se déplacer – qui se collera avec bonheur à l’exercice, qui d’autre ? Le natif de Philadelphie est considéré comme le plus digne héritier de Miles, à qui il a rendu maints hommages, en particulier à sa mort, et a réuni une petite dream team de musiciens lancés par Miles.

Napoleon Maddox © DR

Napoleon Maddox © DR

Le deuxième volcan est de ceux qu’on appelle “explosifs”, une émeute prénommée Nina. Et c’est le rappeur Napoleon Maddox (IsWhat?) qui a choisi de rendre grâce à l’esprit de Nina Simone en version gospel/hip-hop. À l’esprit plus qu’à l’œuvre en tant que telle, puisqu’on pourra l’y voir reprendre aussi bien du Leonard Cohen en compagnie d’un chœur anglais de gospel ébouriffant, The Boxettes, et de la pianiste Sophia Domancich. A Riot Called Nina (vendredi 21 mars) promet des chaudes.

Étincelles sidérurgiques

Le trio Mesdeski, Martin & Wood © Liz Penta

Le trio Mesdeski, Martin & Wood © Liz Penta

Le 27 mars, il s’agira de remuer le basalte du plus prolifique des compositeurs d’avant-garde, John Zorn, avec l’incontournable trio Medeski, Martin & Wood, renforcé par l’un de leurs nouveaux acolytes préférés, Nels Cline, que les amateurs de rock indé célèbrent au sein de l’indispensable Wilco et avec qui le trio a déjà enregistré un album. Entre le répertoire de Zorn, MM&W et Cline, les étincelles feront comme autant de fumerolles embrasées.

Steve MacKay © Ronnie W

Steve MacKay © Ronnie W

Gardons le meilleur (question de point de vue), du moins le plus intrinsèquement éruptif, pour la fin et pour les amateurs de rock. En 1970, le saxophoniste Steve MacKay est convoqué par l’Iguane Iggy Pop – un type tellement sympa qu’il veut bien être votre chien – à venir se décoller la plèvre sur le Fun House des Stooges, l’un des albums les plus furieux de l’histoire du rock, monument de la scène (déjà) punk de Detroit (MC 5, Mitch Ryder…). MacKay s’exécute et souffle comme un damné. Quarante-quatre ans plus tard, le groupe Bunktilt est toujours décoiffé, qui l’invite à venir rejouer les plus beaux coups de tronches du quatuor de Motor City. On verra donc, le 26 mars, le monstrueux sax baryton de Lionel Martin, leader de Bunktilt, se frotter les côtes avec l’engin ténor de MacKay. Étincelles sidérurgiques garanties.

À Vaulx Jazz. Du 15 au 29 mars, au centre culturel Charlie-Chaplin, place de la Nation, Vaulx-en-Velin.
> Programme détaillé et réservations sur le site du festival.

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