Le rendez-vous a lieu sous le chapiteau de l'exposition " 34 vues contre l'oubli " organisée par l'ONG, avec la participation de reporters renommés tels que Stanley Greene, Joël Saget, Lu Guang ou encore Noël Quidu. Chaque photographe a choisi une de ses photos, reflétant un " conflit oublié ". La mise en scène recherchée, signée Willy Legulluche, invite les passants à se pencher sur des bacs où se trouvent les photos en extérieur, puis à rentrer dans la " chambre noire " : lieu intimiste, propice à la découverte et aux ressentis d'histoires tragiques, causées par les guerres ou par des maladies négligées.
Les organisateurs souhaitent ainsi " rendre compte de l'oubli de ces crises, qui ne résonnent pas dans les champs politiques, économiques, citoyens ou médiatiques ". Ils préviennent aussi que l'"on ne sort pas indemne de cette pièce ". En effet, lorsqu'Eric Bouvet expose un cliché d'une femme seule, dans les décombres de la Tchétchénie, avec tout ce qui lui reste sur son dos et le portrait d'un être cher à la main, le spectateur ne peut rester insensible à cet instant de détresse. Face au visage pénétrant d'une petite fille afghane, le photographe Réza a su capter en un regard la douloureuse épreuve que vivent ces populations. Preuve que certaines images valent parfois plus que de longs discours.
" 34 vues contre l'oubli ", place Antonin Poncet, Lyon 2ème. Jusqu'au 21 octobre
Margaux Duquesne