Ce week-end se tenaient les Journées européennes du patrimoine. L'occasion de revoir ses classiques, et de découvrir ce que l'on n'a jamais eu le temps de voir, tout en évitant les files d'attente interminables aux abords des sites les plus visités. Au programme : l'orient et ses épices, les tisseurs croix-roussiens, la cuisine de Lugdunum, et le salut aux grands hommes.
Les caves Bahadourian, les coulisses d'un bazar
Djebraïl Bahadourian est arrivé d'Arménie dans les années 1920. En 1929, il ouvre sa première épicerie dans le quartier de la Guillotière, elle prend l'apparence d'un commerce ordinaire. Mais, malin, le marchand s'adapte au cosmopolitisme du quartier et importe des produits venus des quatre coins d'Orient. Son commerce se développe au fil des années, et la boutique finit par englober tout un pâté de maisons. Le commerçant est décédé en 1991, mais l'entreprise familiale subsiste, repris par les enfants et les petits-enfants du fondateur. Véritable institution lyonnaise, les caves du magasin s'ouvrent au public à l'occasion des journées européennes du patrimoine. Une visite guidée gourmande est proposée toutes les heures le samedi, de 10h à 18h.
Supermarché Bahadourian, 20 rue Villeroy, Lyon 3e
La maison des Canuts, histoire d'un siècle
Les Lyonnais connaissent assez bien l'histoire des Canuts. Classiques historiques immuables, les révoltes des faiseurs de soie au XIXe siècle ont permis des avancées sociales importantes bien avant le Front Populaire. Mais la grogne conquérante des Canuts éclipse parfois l'autre aspect des travailleurs de la Croix-Rousse. Un savoir faire qui a fait la renommée de Lyon, des soies d'une grande qualité exportées dans le monde entier et une culture de la perfection. C'est ce que la Maison des Canuts propose de découvrir ce week-end.
Maison des Canuts, 10 rue d'Ivry, Lyon 4e. Samedi de 10h à 18h30, dimanche de 14h à 18h30. Entrée: 5 euros.
La Commanderie des Antonins, le bon manger lyonnais
Daniel Soudan a racheté cet ancien établissement religieux et militaire en 1973. Il l'a transformé en restaurant, mais il a conservé et mis en valeur la magnifique salle voutée du XIIIe siècle présente au sous-sol. Entre 12h30 et 13h30, samedi et dimanche, les propriétaires du lieu proposeront, pour un budget compris entre 50 centimes et 8 euros, des dégustations de plats tirés de recettes de cuisine datant de l'Antiquité, du Moyen-Âge et de la Renaissance. Une excellente manière de se rappeler que le patrimoine lyonnais n'est pas qu'architectural. Parallèlement, des visites guidées de l'ancien hôpital Saint-Antoine seront organisées et offertes aux visiteurs gracieusement.
Commanderie des Antonins, quai Saint Antoine, Lyon 2e
Le cimetière de Loyasse, lit des grands lyonnais
C'est le plus vieux cimetière de Lyon, construit en 1807. Situé sur la colline de Fourvière, il domine Lyon et ses environs. Les grands hommes qui ont façonné la ville y sont enterrés : les maires Antoine Gailleton et Édouard Herriot, les peintres Lucien Bégule et Simon Saint-Jean, ou encore l'architecte Jules Lavriote. Une tombe demeure constamment fleurie depuis que son occupant est mort en 1905 : celle de Maitre Philippe, mystique et thaumaturge lyonnais, médecin du tsar Alexis, qui aurait été considéré par certains comme l'égal du Christ. Il aurait durant sa vie réalisé quelques miracles fameux et serait l'auteur d'une résurrection. Le guide et écrivain Jean-Luc Chavent assurera la visite samedi matin. Céline Eyraud, gestionnaire du cimetière, prendra la relève samedi après midi et dimanche.
Cimetière de Loyasse, 43 rue Cardinal Gerlier, Lyon 5e.
Ces journées sont intéressantes à condition de ne pas essayer forcément de visiter les monuments les plus connus. Soyons curieux, à l'affût de l'insolite!