Cette pièce, réalisée en 2006, sur le thème de l'ombre, mêle l'humour théâtral, la magie visuelle à la folie du dessin animé.
Comme si la perte de l'ombre était une véritable perte existentielle, Decouflé se joue de nous. Se laisser embarquer dans cette science-fiction chorégraphique malicieuse revient à accepter d'explorer nos angoisses enfantines. Ombres portées, ombres vivantes et vibrantes, ombres farfelues et cartoonesques, ce spectacle réveille quelques questions naïves bien vite enfouies au fond de soi et les fait ressurgir comme des évidences. Mon ombre est-elle quelqu'un ? Y-a -il une vie derrière ce noir qui me suit ? Est-elle une part cachée de ma personnalité ?
Les ombres des neufs danseurs prennent vie sous nos yeux à l'aide de nombreuses expérimentations vidéographiques. Un ventre est projeté sur le dos d'un danseur, une main géante titille une danseuse, le tout créé a l'aide d'effets spéciaux efficaces.
Un "je me souviens" se chante alors dans nos têtes. Chaque plan s'enchaîne dans ce spectacle comme dans les rêveries d'un enfant, qui, avant de s'endormir, voit le monde tourner autour de lui avec ses monstres chahutant, valsant dans la "peine-ombre". Moment touchant, donc que ce spectacle, à la fois juste et sensible, onirique et bancal, d'où l'on ressort les yeux pétillants, avec la saveur oubliée de notre enfance.
Sombrero de Philippe Decouflé. Jusqu'au 13 octobre à la Maison de la danse, 8 avenue Mermoz, Lyon 8. 04 72 78 18 18 ou www.maisondeladanse.com
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