C'est la question que pose Francis Ford Coppola avec L'Homme sans âge.
L'Homme sans âge ***
De Francis Ford Coppola
Avec Tim Roth, Alexandra Maria Lara, Bruno Ganz...Drame. Etats-Unis, Allemagne, France. 2h05
1938, en Roumanie, Dominic Matei, vieux professeur de linguistique, est frappé par la foudre et rajeunit miraculeusement. Ses facultés mentales décuplées, il s'attelle enfin à l'œuvre de sa vie : une recherche sur les origines du langage. Mais son cas attire les nazis en quête d'expériences scientifiques et des agents américains qui cherchent à recruter de nouveaux cerveaux. Il n'a d'autre choix que de fuir, de pays en pays, d'identité en identité.
"Comment faire un film selon la manière dont nous pensons ou ressentons ?". C'est la question que pose Francis Ford Coppola avec L'Homme sans âge. Une œuvre ultra personnelle du réalisateur du Parrain et de Dracula, qui nous livre ici des obsessions que l'on retrouve tout au long de sa filmographie. Dix ans qu'il n'était pas passé derrière une caméra. 10 ans et pourtant aujourd'hui, à 68 ans, il nous revient avec des intentions et l'audace d'un jeune premier. A l'image de son personnage Dominic Matei interprété par Tim Roth, Coppola s'offre une seconde vie qu'il inaugure avec un film courageux qui s'intéresse, excusez du peu, à la conscience. Malheureusement, en bon jeune premier, Coppola se laisse parfois engloutir par son récit. Si bien que l'on s'égare dans les virées temporelles de son personnage et que l'on se noie partiellement dans cette quête du langage qui nous entraîne dans les méandres de la culture orientale, bouddhiste, sanscrite... Et les nazis dans tout ça ? Ils n'ont au final qu'un rôle secondaire, à l'image des différentes intrigues qui parcourent l'œuvre. Avec L'Homme sans âge, Francis Ford Coppola propose un long métrage beau, intrigant mais risqué. De ces films que l'on réalise quand on a 20 ans. Le genre de cinéma qui fait bien souvent murmurer à un public trop cartésien : "putain, j'ai compris !".