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©Studio safar

La fragilité, thème central de la 16e Biennale de Lyon

La Biennale de Lyon fait son grand retour du 14 septembre au 31 décembre 2022. Avec un monde à la merci de différents virus, de conflits internationaux et de problèmes économiques, le thème de cette édition,  "manifeste de la fragilité", n’a jamais été autant d’actualité. 

L’évènement, qui se déploiera sur divers sites de la Métropole de Lyon, accueillera 88 artistes de 39 pays différents, des centaines d’objets conservés sur des millénaires ainsi que de multiples créations, les artistes adaptant leurs oeuvres au contexte architectural des lieux. 

Sites de référence de la capitale des Gaules, le musée des Beaux-arts, le musée Guimet ou encore le Musée d'art contemporain accueilleront grand nombre de réalisations. Dans le même temps, des espaces plus atypiques et insolites seront mis à l’honneur. Les visiteurs pourront déambuler dans les larges hangars des Anciennes Usines Fagor (Lyon 7e), lieu d’exception hébergeant de nombreux évènements culturels lyonnais, ou profiter d’oeuvres authentiques directement sur le parking LPA-République.

Anciennes usines Fagor Brandt

Du Louvre d’Abu Dabi au Centre Pompidou de Paris, en passant par le Metropolitan Museum of Art de New York, comme les visiteurs, certaines collections ont également dépassé les frontières pour prendre place temporairement au sein de l’hexagone. 

Cette année, l’évènement, au rayonnement international, propose une réflexion basée sur la fragilité. Sam Bardaouil et Till Fellrath, commissaires de cette édition,  en sont à l’origine. Cependant, ce n’est aucunement une inclinaison mais bien une résistance que ceux-ci ont voulu faire émerger en imaginant l’évènement comme un "manifeste de la fragilité". Sam Bardaouil rappelle l’importance particulière de l’expression artistique : "un manifeste c’est une force, c’est quelque chose que l’on doit brandir, dont l’on doit être fier."

La fragilité sous toutes ses formes

Universelle, la fragilité est ressentie partout et par tous. C’est avec une certaine subjectivité que les artistes s’emparent de faits de société afin de les interpréter, d’interpeller, de rassurer, de faire ressentir. Chacun, avec une démarche artistique unique, est venu exprimer sa sensibilité concernant le monde qui l'entoure et son désir de résistance.

Les photographies de Joanna Piotrowska permettront d’examiner la question de l’intimité à travers des représentations abstraites, les films de Nadine Labaki viendront, quant à eux, ébranler les systèmes sociaux et politique en place. Les dessins, installations et sculptures de Nicolas Daubanes tenteront de montrer comment les tentatives d’imposer l’ordre à l’expression humaine ne font qu’alimenter l’ingéniosité pour échapper à la capture et au confinement. Cela n'étant qu’une infime partie de la totalité des oeuvres présentées durant les 4 mois de la Biennale. 

Cette année, deux grands concepts, présentés au musée d'art contemporain de Lyon, vont venir bercer l’événement. L’exposition "Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet" permettra aux visiteurs de découvrir des centaines d’oeuvres d’art, d’objets et de documents d’archives issus d’espaces géographiques divers sur plusieurs millénaires. Beyrouth, lieu aussi riche que meurtri, verra son histoire être retracée par l’exposition "Beyrouth et les Golden Sixties : Un manifeste de la fragilité".

Une organisation tumultueuse 

Comme l'explique le président de la Biennale, Gérard Debrinay, l’organisation de cette 16e édition n’a pas été simple. "Cela n’a pas été un long fleuve tranquille mais plutôt un torrent tumultueux". Les organisateurs, ont été les premiers à faire face à des fragilités. "Malgré les nombreux problèmes tels que le virus, les conflits mondiaux, l'augmentation des prix des matériaux, la baisse de certaines aides, nous avons fait Résistance pour mette en œuvre cette Biennale."  explique Isabelle Bertolotti, directrice artistique de l’évènement.

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Isabelle Bertolotti, directrice artistique de la Biennale de Lyon. ©Sasha Bouquet

A l'image de nombreux autres événements ou lieux culturels lyonnais, la Biennale a été victime d’une baisse des subventions par la région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est dans l’ "incompréhension" que cet évènement culturel majeur s’est vue retirer 200 000€ d’aides sur son budget global de 7,5 millions d’euros. Cependant, grâce au soutien indéfectible de ses nombreux partenaires publics et privés, la 16e édition a tout de même pu voir le jour. 

Évènement incontournable suscitant un intérêt croissant chez les jeunes générations, près de la moitié des visiteurs  avait moins de 26 ans, lors de la dernière édition. Aujourd'hui, la Biennale permet à Lyon de jouir du statut de "capitale de l’art contemporain" comme l’atteste la conseillère régionale, Catherine Laforêt.

 

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, n’a pas hésité à interpeller la Région en réaffirmant son soutien à l’évènement : "lorsque d’autres se détachent de l’aide à la culture, j’affirme de nouveau mon attachement à cette thématique. C’est pourquoi la Métropole a décidé de maintenir l’ensemble des aides établies."

Initialement prévu en 2021, c’est donc en septembre 2022 que les visiteurs pourront, durant quatre mois, profiter des multiples expositions de ce "manifeste de la fragilité". 

>Pour en savoir plus 

La 16e édition de la Biennale se déroulera du 14 septembre au 31 décembre 2022 dans l'ensemble de la métropole Lyonnaise. 

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