Fixé au 31 juillet, le déménagement des occupants de la Friche RVI semble pour l'instant compromis. Ces derniers sont toujours dans le flou le plus total sur leur avenir. Alors que la Ville leur propose 3500m² pour reloger une partie des artistes du complexe, les frichards maintiennent que le dialogue est dans une impasse et demandent un moratoire pour repousser l'échéance à la mi-septembre, date de mise à disposition des nouveaux locaux.
«Ce ne sont pas les murs que l'on veut faire perdurer, mais l'expérience Friche». Réunis jeudi 8 juillet pour une conférence de presse succédant à la visite des nouveaux locaux (l'ex-usine textile Lépine, Lyon 3e), les frichards ne semblent pas fulminer. Plutôt fatalistes, ils attendent la chute, après avoir réclamé un moratoire et une réunion avec la société d'enseignement professionnel du Rhône (SEPR) et le Grand Lyon pour repousser le départ au 15 septembre.
Le reproche qui est fait à la Mairie est simple : une absence de dialogue régulier et transparent. Aux promesses de continuer à chercher des solutions alternatives succèdent plusieurs semaines de silence radio. Les frichards reprochent à la Ville de vouloir «se débarrasser du problème» sans effectuer un suivi sérieux du dossier, et n'ont eut aucun retour sur les offres de Tarare ou de la Vallée du Giers. Et il serait «impossible» d'évacuer les tonnes de matériel et d'œuvres qui jonchent le bâtiment pour la fin du mois.
« Nulle part où aller »
Les frichards disent reconnaître le «caractère temporaire» de la Friche RVI que la Ville leur prête depuis huit ans, à la condition d'en partir le jour où elle veut récupérer son bien. Ce qui pose problème à ces artistes décalés, ce n'est pas quitter la Friche mais « trouver sa place dans la cité » et de ne pas voir l'expérience s'arrêter cet été. Dans l'optique où ils devraient vider les lieux le 31 juillet, la construction de la Friche Lamartine (l'ex-usine textile Lépine, Lyon 3e) ne débuterait pas avant septembre, pour accueillir ses nouveaux locataires à la fin du mois. Certains frichards ont annoncé qu'ils camperaient sur les trottoirs avec leur matériel, puisqu'ils n'ont «nulle part où aller». D'autres ont contacté des syndicats pour tenter de préserver une partie de la Friche actuelle, qu'ils voient désormais comme un «patrimoine architectural» lyonnais.