À l’occasion de l’exposition sur la koré de Lyon, le président du musée de l’Acropole d’Athènes donne une conférence exceptionnelle au musée des Beaux-Arts ce vendredi.
C’est l’un des chefs-d’œuvre du département des antiquités du musée des Beaux-Arts de Lyon. Une sculpture en marbre blanc à grain fin de 63 cm de haut. Ou plutôt un buste, la partie inférieure du corps et le bras gauche étant conservés au musée de l’Acropole, à Athènes, dont elle est originaire. Ces statues de jeunes gens (kouros pour les hommes) étaient dédiées à Athéna, la déesse de la cité d’Athènes.
On l’appelle la koré de Lyon (lire le dossier complet dans le magazine Lyon Capitale de février). En grec ancien, koré signifie “jeune fille”. La koré est le type même de la sculpture grecque archaïque.
Fusion des arts
“La koré de Lyon est exceptionnelle car elle a été composée à un moment charnière de l’art grec archaïque”, explique Geneviève Galliano, conservatrice en chef des antiquités au musée des Beaux-Arts. La koré de Lyon, provenant de l’Acropole d’Athènes, est datée de 540 avant J.-C. environ. Or, au VIe siècle, Athènes s’ouvre aux influences d’Asie mineure. Une fusion s’opère entre l’art purement attique et l’art ionien (de la côte de l’Asie mineure et des Cyclades).
De par sa provenance illustre et son exceptionnelle qualité plastique, cette koré fait partie des œuvres majeures du musée des Beaux-Arts, où une salle lui est d’ailleurs réservée.
Expo et conférence exceptionnelle
Des études très approfondies, au cours desquelles les techniques d’examen ont été poussées jusqu’à leurs limites (microscopie numérique 3D, imagerie multispectrale, spectrométrie en fluorescence de rayons X), ont permis de mettre en évidence la présence de traces de peinture, aussi infimes que fragiles, sur le buste lyonnais.
S’il est aujourd’hui difficile d’imaginer qu’il y a quelque 2 600 ans la koré était colorée, les korai étaient peintes car “les couleurs vives réjouissaient les dieux”.
Le professeur Dimitrios Pandermalis, président du musée de l’Acropole d’Athènes, l’expliquera au palais Saint-Pierre ce vendredi. Il vient en effet à Lyon présenter ses recherches sur la polychromie antique, menées au musée de l’Acropole, et donner une conférence (ouverte au public) sur les collections du musée athénien.
Un buste à Lyon, un bras gauche et une partie inférieure à Athènes. Cherchez l'erreur ! N'y aurait-il pas moyen (administratif, financier...) de les réunir?