Représentant majeur de l’abstraction française, Pierre Soulages, l’homme qui illumine ses toiles de noirceur, présente cet automne une trentaine d’œuvres au musée des Beaux-Arts de Lyon, dont plusieurs tout à fait inédites.
L’exposition n’est pas une rétrospective, comme celle que lui consacra le centre Pompidou en 2009, mais une vision d’ensemble des recherches récentes du maître de l’outre-noir. On pourra constater que le noir n’a pas encore dit son dernier mot et que ses possibilités sont infinies. Il suffit d’un simple pas de côté, d’un éclairage différent, pour que la matière picturale s’anime, que des formes s’élèvent, se creusent, s’intensifient à la lumière, que ce qui semblait mat devienne brillant et inversement. Le geste pictural, la manipulation du pigment ou l’inclinaison du pinceau sont les composantes tantôt visibles, tantôt invisibles d’une toile. À nous de savoir lire dans le noir. Et regarder une œuvre de Soulages, c’est se laisser constamment surprendre par une couleur que l’on pensait connaître par cœur chez lui. Il n’en est toujours rien.
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Soulages, XXIe siècle. Jusqu’au 28 janvier, au musée des Beaux-Arts (Lyon 1er).