Créée en 1983, la Maison des arts plastiques Rhône-Alpes (Mapra pour faire court) a fêté ses trente ans le 26 juin dans les jardins du musée des Beaux-Arts. Son pertinent et pugnace président, le fin stratège Alain Lovato, a bien enfoncé son clou, toujours dans le même sens, à savoir le droit d’exister des artistes de tous horizons.
Et devant du beau monde, puisqu’il a réussi à faire venir Jean-Jack Queyranne, Gérard Collomb, Nathalie Perrin-Gilbert (ces deux à fleurets mouchetés sur le même podium), ainsi que Jean-François Marguerin, le nouveau directeur de la Drac, ou Thierry Raspail, conservateur du Mac, et, bien entendu, de très nombreux artistes. Or la Mapra défend tous les artistes, quels qu’ils soient, car tous constituent le terreau social et culturel dans le domaine des arts plastiques.
Les discours des uns et des autres n’ont pu que constater qu’il existe, d’une part, une création officielle et institutionnelle dont on pourrait penser qu’elle “se gave” et, de l’autre, tous les autres, largement méprisés et ignorés, qui “galèrent”. Dans ce cadre, la Mapra pourrait être reconnue d’utilité publique par la diversité de ses propositions et actions. Comme l’indique Alain Lovato, “elle propose un ensemble de services et d’outils pour aider chacun à trouver autant que possible son niveau de créateur et son cheminement d’artiste professionnel. Centre d’information, plateforme d’échanges, observatoire des mutations du monde des arts plastiques, la Mapra reste après trois décennies la seule structure en France ayant mis en place en région un ensemble de services et d’outils pour les arts visuels et les artistes. Au service de tous dans la diversité d’esthétique, de cursus, de génération ou de provenance géographique, la Mapra est depuis longtemps une référence en France et en Europe. S’articulant sur deux pôles, son autre mission, elle, uniquement associative, est un travail d’information et de sensibilisation du politique, de l’élu à la condition de l’artiste plasticien. Par des partenariats actifs, il s’inscrit dans un travail national et européen pour la préservation de son statut et pour son évolution”.
Les faits sont là, tenaces : il est clair qu’une réflexion devra être menée et des actions concrétisées dans la façon, par exemple, de choisir – en l’occurrence de ne pas choisir – les artistes pour des projets relevant de la collectivité tels que la Biennale, le parcours de sculptures ou les rives de Saône, entre autres. Le marché et l’économique l’emportent sur la réalité artistique locale comme internationale. Mais les lignes bougent peut-être un peu, puisqu’un focus sera projeté sur la Mapra lors de la prochaine Biennale de Lyon : susucre, alibi, vraie réorientation ? À suivre…
-----
Maison des arts plastiques Rhône-Alpes. 9 rue Paul-Chenavard, Lyon 1er.
article intéressant, qui dévoile des modes de pensée peu visibles de l'extérieur.