Policier. USA. 1h54
New York, fin des années 80. Le taux de criminalité de la Grosse Pomme atteint son paroxysme. Bobby, jeune patron d'une boîte de nuit branchée, se voit mêlé, plus ou moins malgré lui, à un trafic de drogue de la mafia russe. Fils et frère d'éminents et incorruptibles membres de la police new-yorkaise, Bobby va devoir choisir son camp.
En compétition officielle lors du dernier Festival de Cannes, le troisième film de James Gray aurait mérité sa palme. Après The Yards en 2000, le réalisateur retrouve Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg dans un sublime film noir. Gray, également scénariste, s'intéresse aux liens qui unissent un père, parfaitement campé par Robert Duvall, et ses deux fils. L'un reprenant le chemin tracé par le patriarche dans les forces de l'ordre, l'autre cherchant sa propre voie avec tout ce que cela comporte de rejets et de culpabilité. Au-delà du drame familial, comme dans ces précédents films, Gray explore les méandres de la morale sans jamais sombrer dans des travers moralisateurs. Avec ce qu'il faut de trahisons, de rédemption et de fusillades, sensuel dès les premières secondes, tragique et oppressant, James Gray, sans artifice, maîtrise tous les registres du genre et amplifie la moindre émotion pour nous livrer l'un des plus grands polars de l'année écoulée.