Antoine Choplin

La Nuit tombée : le roman radioactif d’Antoine Choplin

Avec son dernier roman, Antoine Choplin nous plonge au cœur d’une région contaminée par la catastrophe de Tchernobyl, entre silences et angoisses, où il faut vivre malgré tout.

Avant d’écrire La Nuit tombée, son dernier roman, Antoine Choplin a visité les régions touchées par la catastrophe de Tchernobyl. Des espaces sinistrés où les arbres sont noirs et la terre couverte d’une poussière grise peu rassurante. Il y plane une atmosphère de fin du monde – ou d’après la fin du monde – que Choplin excelle à décrire. Sans fioritures, comme l’est toujours son écriture (voir Le Héron de Guernica ou Cour Nord), il nous transmet l’angoisse qui suinte de ces territoires crépusculaires. Seulement habités par ceux, très rares, qui ont refusé l’évacuation, parce que trop vieux ou déjà trop atteints pour espérer s’en sortir. Mais traversés, parfois, par des pillards qui tentent d’éviter les patrouilles chargées de surveiller la zone. C’est tout cela que le roman évoque, avec une force poétique étrange.

Mais Choplin ne se contente pas de décrire ces lieux dévastés. Il raconte aussi une histoire dont se dégage une vérité saisissante. Elle est centrée sur un homme qui retourne sur les lieux de son passé. Au cours de ses rencontres, de ses retrouvailles, on appréhende l’existence de ces gens frappés par ce qui reste une des plus grandes catastrophes nucléaires. La vie d’avant qui se teinte d’une poignante nostalgie. Et celle qui doit continuer malgré tout, pleine de fantômes et de peurs.

Antoine Choplin, La Nuit tombée, éditions La Fosse aux Ours, 2012, 128 pages.

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