La Petite biennale des possibles se poursuit jusqu'à samedi 12 mars à Lyon dans le quartier de la Guillotière (Lyon 7e). Le collectif Lab(art)back y mobilise une cinquantaine d'artistes avec un mot d'ordre : investir le quartier tout en s'interrogeant sur les liens qui l'unissent à ses habitants. Une première édition plutôt convaincante.
"Cette première rencontre a pour nous valeur de symbole : c'est le point d'ancrage de futurs dispositifs de création artistique, de rendez-vous thématiques et d'échanges collaboratifs durables au cœur du territoire", le message de Charlie Moine, directeur artistique et porteur du projet de Biennale est plein d'espoir. En résonance avec le printemps des poètes qui coure sur la même semaine, La Petite biennale des possibles, expose jusqu'au samedi 12 mars, trente plasticiens, graffeurs, colleurs, artistes numériques, photographes, poètes et musiciens dans le quartier bobo du 7e. Les artistes ont installé leurs expositions, spectacles, randonnées poétiques et lectures aux détours des rues, sur les places, dans les cours, dans les jardins.
L'occasion pour le collectif à l'origine du projet d'offrir à la jeune création lyonnaise un espace de rencontres et d'expressions, en connexion sincère avec un territoire en cour de restructuration. "De ces laboratoires artistiques naît une poésie protéiforme, qui se crée dans et avec la ville", affirme le jeune directeur artistique.
"Une petite poésie du quotidien"
Né autour du Printemps des poètes, la biennale nous parle du paysage urbain et de la poésie au quotidien. Charlie Moine, directeur artistique et porteur du projet explique qu'il a eu "envie de faire résonner le vivre ensemble, l'art sur l'espace public". Il revendique le fait de travailler sur des moments courts "où la création et les rapports sont frontaux". Au départ, l'idée été de réaliser une randonnée poétique avec cinq artistes. La création de cet événement artistique avait pour objectif de mettre les artistes en lien avec le quartier, "la biennale représente une petite poésie du quotidien". Au final, le collectif a réussi à réunir en six mois pas moins de 50 artistes du quartier mais également des pays étrangers.
Pour financer le festival, le collectif a obtenu une subvention grâce à l'espace Pandora, mais aussi une aide de la région Rhône-Alpes et de la direction générale des affaires culturelles. "L'événement dans sa thématique artistique, sociale et financière est participatif", insiste le directeur artistique expliquant que les participants seront rémunérés grâce aux fonds récoltés durant le festival.
Les artistes prennent cette première édition comme une expérience, un laboratoire qui permet de mettre l'art au centre du projet et de le laisser s'exprimer, se mouvoir dans le quartier. "L'objectif c'est de désenclaver la culture, au même titre que l'on désenclave les quartiers", résume Charlie Moine. Durant la biennale, le directeur artistique a demandé aux artistes d'être des civils, "ils sont là, se promènent et font vivre le quartier". Les passants peuvent ainsi découvrir des expositions, et des ateliers créatifs dans des lieux insolites. "C'est un nouveau prétexte pour que la création soit encore le ferment du vivre ensemble, au coeur des territoires urbains, aujourd'hui et jusqu'à demain".
Rendez-vous vendredi 11 mars à 18h pour une randonnée poétique dans le quartier d'une durée d'1h30. A cette occasion les artistes espèrent vous faire découvrir "l'infini paysage urbain" [la thématique du Printemps des poètes 2011). Et retrouvez le programme complet de la Petite Biennale des possibles sur www.petitebiennale.com.