Il est des œuvres qu’on réentend chaque saison mais dont on ne se lasse pas. C’est le cas de la Passion selon saint Jean de J-S. Bach, certainement la plus touchante des quatre Passions qu’il a composées, la plus tragique… Ce mardi à Lyon c’est le ténor Thomas Walker qui incarnera l’Évangéliste, sous la baguette de Daniel Reuss.
Pas une saison sans que les grandes institutions de la musique classique nous gratifient d’une Passion de Bach : un coup d’attente qui fait néanmoins toujours mouche. Chacune à son tour, “la saint Jean” ou “la saint Matthieu” paraissent des étapes imposées, mais il est vrai (et l’on pourrait ajouter la messe en si mineur du même compositeur) que certaines pages ont un petit truc en plus, qu’on y découvre à chaque fois des choses qu’on n’y avait pas décelées la fois précédente. C’est toute la magie de Bach, son contrepoint subtil souvent “caché” sous une mélodie évidente, l’immense richesse d’une musique appréciable à différents degrés.
Rugosité et petits chœurs
Moins imposante que la Passion selon saint Matthieu et ses deux chœurs et orchestre, la Passion selon saint Jean (BWV 245, première des quatre composées par Bach) brille par sa sveltitude, son tragique et sa rugosité, notamment via l’emploi d’archaïsmes (présence dans l’orchestre du luth, tombant à l’époque peu à peu en désuétude).
Des airs magiques, de petits chœurs fugués de toute beauté ponctuant les interventions de l’évangéliste : “la saint Jean” est assurément la plus belle. C’est au chef Daniel Reuss, à la tête de la Cappella Amsterdam et de l’Orchestre du XVIIIe Siècle, qu’incombera la tâche de nous “passionner” une fois de plus en révélant de nouveaux détails pour certains, pourquoi pas…
Bach, on y revient, on ne s’en lasse pas.