La soprano Patricia Petibon est de retour avec un nouvel album et un récital à Lyon.
Nous sommes en 1996. Une jeune chanteuse, fraîchement diplômée du CNSMD de Paris, décroche le rôle de l’Amour dans Hippolyte et Aricie de Jean-Philippe Rameau à l’opéra de Paris. C’est donc William Christie, le chef des Arts Florissans, qui le premier craqua pour cette jeune soprano – du moins pour son talent. Sa carrière était lancée ! Ses qualités musicales et techniques (justesse d’intonation et expressivité) jouent en sa faveur et c’est tout naturellement que les chefs et formations baroques se l’arrachent en premier : William Christie, bien sûr, mais également John Eliot Gardiner, Emmanuelle Haïm, Marc Minkowski, Nikolaus Harnoncourt…
Aussi à l’aise dans Mozart que dans Offenbach
Sa personnalité fantasque et sa tignasse orange vif ne sont pas pour rien dans le fait qu’elle ne passe pas inaperçue, mais c’est son talent et son tempérament sur scène qui sidèrent. Puissante malgré son petit gabarit, Petibon élargit progressivement son champ d’action, aussi à l’aise dans Mozart que dans Offenbach ou la Mélodie française… De Bernstein à Poulenc, son timbre tout en finesse, sans vibrato excessif, ravit, et peu à peu la soprano s’invite sans complexe jusqu’à chez Verdi et Puccini !
Un disque et un récital
À presque 50 ans, la chanteuse, dont la voix n’a pas pris une ride, poursuit sa carrière exemplaire et nous revient avec un album en compagnie de la pianiste Susan Manoff. C’est ce répertoire en duo, composé de mélodies françaises (Fauré, Debussy, Henri Collet…) mais également espagnoles (De Falla, Granados, Turina) avec un petit crochet par le contemporain (Nicolas Bacri), que Petibon nous propose d’écouter sous la forme d’un récital de très bon augure à la chapelle de la Trinité.