C’est une des petites sensations du moment : The Big Pink, dont la musique est aussi rose qu’un tas de poussière balayé par un vent gris par une nuit sans lune. Le programme de ce duo de producteurs anglais c’est la nostalgie d’un rock qui entre les années 80 et 90 a développé une forme d’esthétique de la tristesse et de la grisaille, de l’amour impossible et de la difficulté d’être un (vieux) garçon.
Avec ces guitares qui bourdonnent exprès au loin pour vous foutre un bourdon gros comme un hibou. Et le pire c’est que ça marche. Et que c’est même assez jouissif. À l’occasion c’est même tellement efficace que c’en est taillé pour les stades comme leur single Dominoes, en boucle partout ou presque, en proie à la théorie du même nom. Avec toujours ce qu’il faut de romantisme un peu con-con pour emballer un public déjà conquis. Quelque chose comme des chansons d’amour taillées pour la fin du monde. Ou pour la fin d’un film, d’un épisode de série. Des chansons pour le suspens et le suspense.
D’où sûrement le titre de leur album, A Brief History of Love. Une brève histoire d’amour, comme celles dont on ne retient que la passion et la fin explosive. Il est possible, on le vérifiera assez vite, que le destin de The Big Pink ne soit pas autrement : une grosse effusion puis plus rien. Ce n’est pas très grave, on n’en aura au moins profité le temps que ça aura duré, et en plus on les aura vus à Lyon. Et dans nos souvenirs tout nous paraîtra plus rose. D’où peut-être un nom pas si mal trouvé que ça, en fin de compte.
The Big Pink. Le 22 janvier au Marché Gare.
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