Le comédien et metteur en scène Marcial di Fonzo Bo s’attaque à la pièce de Martin Crimp Dans la république du bonheur. À découvrir aux Subsistances jusqu’au 14 juin.
L’un de nos plus grands souvenirs de “théâtreux” demeurera sans doute l’interprétation de Richard III par Marcial di Fonzo Bo dans la mise en scène de Matthias Langhoff, qui fit un triomphe à Avignon en 1995. Oui, oui, ça ne nous rajeunit pas... Mais peu importe, puisque ce comédien né en 1968 à Buenos Aires n’a fait que confirmer depuis un talent particulier, une aptitude unique à donner sa sensibilité aux multiples rôles qu’il a interprétés sur les plus grandes scènes et au cinéma (on l’a vu récemment dans Polisse de Maïwen et Midnight in Paris de Woody Allen). Sans doute parce qu’il les choisit à sa mesure, qu’il voit où se glissent les fêlures qui l’intéressent.
Dictature du bonheur ?
Avant de découvrir sa vision d’Une femme de Philippe Minyana au TNP la saison prochaine, l’on peut voir cette semaine sa version de la pièce de Martin Crimp Dans la république du bonheur. Une mise en scène cosignée avec Élise Vigier, qui nous plonge dans l’atmosphère d’un repas de famille à Noël, au moment où surgit le mystérieux Oncle Bob. Une œuvre construite de manière aussi originale que les personnages qu’elle dépeint, puisque l’on a affaire à un grand-père qui parle de ses érections à sa femme. Tandis que celle-ci lui offre des films porno devant enfants et petits-enfants.
“Crimp pose une question fondamentale : Est-ce que l’uniformisation ne nous mène pas vers une sorte de “dictature du bonheur” ? Un “tout pareil” qui nous arrive de plus en plus nettement avec la mondialisation et l’impasse du capitalisme”, se demande Marcial di Fonzo Bo. Des questions qu’il aborde de façon humoristique et musicale. Afin de mieux nous faire entendre la langue du dramaturge, traduite en français par Philippe Djian.
