Après une belle année 2018 en matière de fréquentation, le cinéma Comœdia pourrait-il passer devant le multiplexe UGC Cité Internationale en 2019 ?
Pour tous ceux qui suivent l'actualité des cinémas à Lyon, c'est peut-être l'un des "films" à suspens de l'année : le cinéma Comœdia peut-il passer devant le multiplexe UGC Cité Internationale en 2019 ? Si une telle chose se produisait, cela serait une petite révolution en matière de cinéma indépendant à Lyon. Un tel scénario aurait pu faire sourire il y a quelques années : envisager alors que l'un des multiplexes les plus populaires se fasse rattraper par un cinéma d'Art et d'Essai. Pourtant en 2018, le scénario est devenu crédible.
Le Comœdia grimpe, UGC Cité Internationale baisse
Depuis plusieurs années, la fréquentation de l'UGC Cité Internationale baisse inexorablement. Face à la concurrence des salles Pathé de Vaise et de Carré de Soie, mais aussi d'UGC Confluence, l'ancien fleuron a décroché du haut du classement.
En 2018, le multiplexe a réalisé 437 074 entrées, contre 489 911 en 2017, soit une baisse de 10,79 %. De son côté, le Comœdia affiche un beau + 24,84 %, avec 386 254 entrées en 2018, contre 309 405 en 2017. Comme nous l'écrivions dans notre article sur le classement des cinémas lyonnais en 2018 (lire ici), seulement 50 820 spectateurs séparent désormais le multiplexe de la salle d'art et essai.
Le Comœdia a ouvert trois nouvelles salles, ce qui lui permet de garder les films plus longtemps. En parallèle, les multiplexes lyonnais ont souffert d'une érosion des entrées, faute de grands succès populaires sur les écrans. L'UGC Part-Dieu perd 12,56 % de sa fréquentation, le Pathé Bellecour, 7,52 %, et donc l'UGC Cité Internationale 10,79 %.
Comme nous l'indiquions plus tôt, la salle souffre également de la concurrence des multiplexes du nord de Lyon qui se sont lancés dans l'escalade technologique, avec la 4DX au Pathé Carré de Soie ou la salle premium Dolby chez Pathé Vaise. D'autres éléments jouent en défaveur de la Cité Internationale comme sa situation géographique, les transports en commun essentiellement assurés par la ligne C4 et le parking payant, même si les spectateurs peuvent opter pour des forfaits à moins de 3 euros avec 4 heures de stationnement. À Confluence, il est possible de ne pas payer le parking, tout comme pour le Mega CGR de Brignais ou le Pathé Vaise. Le Comœdia par son emplacement en centre-ville ne connait pas ce problème, avec un public d'habitués qui n'utilise pas sa voiture en priorité pour venir. Les spectateurs du Comœdia sont également plus fidèles attirés par une programmation spécifique, quand ceux d'UGC sont bien moins captifs et peuvent trouver les films proposés dans d'autres salles.
L'année des possibles
Ainsi, en janvier, un basculement s'est déjà produit. Au 30 du mois, avec 40 897 spectateurs, le Comœdia était devant l'UGC Cité Internationale (36 986 spectateurs), mais aussi devant l'UGC Part-Dieu (39 022 spectateurs). Même si par rapport à la même période en 2018, la Cité Internationale progresse de + 5,55 % en termes de fréquentation, le Comœdia est lui à + 8,89 %.
La partie est néanmoins très loin d'être jouée. UGC devrait bénéficier de plusieurs gros succès populaires que le Comœdia ne programmera pas forcément comme Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ?. Le film démarre très fort dans les salles lyonnaises selon les premiers retours. Viendra ensuite Avengers 4, Hobbs and Shaw, dérivé de Fast and Furious, Star Wars IX, bref une cuvée de gros blockbusters qui laissent entrevoir un peu d'air pour les multiplexes, si le public est au rendez-vous. Reste à voir comment seront accueillis les films programmés en même temps au Comœdia. 2019 pourrait être l'année d'un basculement majeur en matière de salle de cinéma à Lyon et certains scénarios ne sont plus de la science-fiction.
AU Comedia, le point positif pour les habitués, c'est le prix moins de 7€?, il n'y a pas photo avec UGC, Pathé et autres multiplexes. Moins cher encore sont les salles de quartier Bellcombe, St Denis ou Institut Lumière pour les plus de 65 ans. 6€