Le Cloup du spectacle

Très rare en concert, Michel Cloup (Diabologum, Expérience) est ce vendredi au Clacson, suite à la parution de son premier album solo, Notre silence.

Dans le paysage du rock français de qualité, Michel Cloup n’a pas la notoriété d’un Miossec, ni même d’un Dominique A. Médiatiquement parlant, il n’arrive pas à la cheville d’un Bertrand Cantat (toute considération extramusicale mise à part). Il n’en a pas non plus la carrière. Et s’en trouve certainement très heureux. Car Michel Cloup est de ces artistes à qui les concessions donnent la nausée et qui préfèrent raser les murs plutôt que d’être pris dans les rets de lumière des hélicoptères médiatiques.

Il y a quelques années, il chantait La révolution ne sera pas télévisée, sous-entendu : la révolution, c’est autre chose que ce que l’on voit à la télé. Et sa manière à lui de l’être, révolutionnaire, c’est de ne pas apparaître. À force, Michel Cloup, la quarantaine, est devenu un peu culte, la faute surtout à ses activités passées au sein d’un groupe mythique né à Toulouse, lettré, un peu crypté même : le collectif proto-situationniste Diabologum, que ceux qui ont eu la chance d’écouter n’ont jamais oublié. À l’époque, le rock français s’épanouissait sur un label nommé Lithium, aujourd’hui disparu, où Dominique A fit ses premières armes comme bien d’autres. Cloup et ses acolytes étaient comme un poisson dans l’eau dans ces années 1990 abrasives, où pointaient le grunge et la musique coupante.

Et quand d’aucuns, par la force de l’âge, ont pris d’autres chemins, se sont radoucis, assagis, ont mis de l’eau dans leur vin, Michel Cloup est resté le même. Que ce soit avec son groupe suivant, Expérience, chez qui résonnait toujours comme le fantôme d’une révolte adolescente inassouvie, ou maintenant en solo. En 2011, Michel Cloup, qui se fait également très rare en concert, a reformé Diabologum (pour une unique soirée) et livré son premier album sous son nom, ironiquement baptisé Notre silence quand il a tant de choses à dire. En solo, Michel Cloup continue d’avancer, comme une épine dans le pied du paysage musical, et même du paysage tout court, trop formatés, dont il entend rester à jamais l’aiguillon.

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Michel Cloup + Broadway.

Vendredi 10 février, à 20h30, au Clacson.

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