Pour la quatrième édition de son “festiv·iel”, l’équipe du théâtre de la Croix-Rousse a concocté une version augmentée. Bien sûr l’événement reste, comme l’affirme Courtney Geraghty, “un temps fort annuel dédié au féminisme inclusif et intersectionnel, aux cultures queer et aux questions de genre et de sexualité”.
Mais cette année le festiv·iel prend de l’ampleur et se déploiera surdeux semaines, avec une programmation élargie. Outre lesconcerts, projections, ateliers, conférences, débats, lecture dessinée, soirées festives et carte blanche donnés à différents partenaires… ce sont quatre spectacles novateurs qui seront à l’affiche, en lien avec les thématiques de cette manifestation inclusive.
• Diaspora, les 15 et 16 novembre.
Conçu par la drag queen Soa de Muse, c’est un cabaret afro-futuriste queer et militant avec Sheitan et Mami Watta. Les quatre artistes se revendiquent comme étant les héritières de William Dorsey Swann, ancien esclave noir américain, militant pour les droits LGBT et première personne à s’identifier comme drag queen au XIXe siècle.
• La densité de l’air, du 21 au 23 novembre.
Sans aucun pathos, la comédienne et metteuse en scène Charlotte Fermand (elle-même victime d’abus sexuels) déconstruit nos représentations du viol dans un spectacle où toutes les femmes s’appellent Aude et tous les hommes Pierre, comme pour rappeler la terrible banalité des violences sexuelles.
• RAGE, les 22 et 23 novembre.
RAGE, d’Emilienne Flagothier,est un spectacle libérateur et jouissif sur le sexisme ordinaire. Quatre comédiennes parodient des mini-agressions subies quotidiennement par les femmes de la part des hommes : le patron condescendant, le collègue explicateur, le harceleur de rue, le frotteur du métro, le copain qui parle sans nous laisser en placer une…
• La nuit se lève, du 27 au 30 novembre.
À travers leur récit de vie et leur amitié, cinq femmes plongent dans leur passé trouble : les abus sexuels vécus enfant au sein du foyer. De ce sujet douloureux trop souvent tu, l’autrice et metteuse en scène Mélissa Zehner tire un objet théâtral hors norme, inspiré notamment du podcast Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski sur la structuration du silence qui entoure les victimes d’inceste.