Après sa candidature infructueuse pour obtenir l’exploitation des 10 000 m2 de l’ancienne Générale Sucrière (dont la gestion fut finalement accordée par la mairie au groupe GL Events en 2011), Arty Farty, l’association organisatrice des Nuits sonores sera en charge de son dernier étage : 750 m2 avec terrasse. Baptisé Le Sucre, ce nouvel espace culturel ouvre au public ce vendredi.
Durant l’année 2011, l’hégémonie du groupe GL Events dans l’agglomération lyonnaise avait pu sembler insatiable après leur main basse sur la Sucrière, l’un des bâtiments les plus emblématiques du quartier de la Confluence. À l’époque, Lyon Capitale s’était d’ailleurs questionné sur le rôle qu’occuperait la culture dans un tel espace. Si la mairie préféra accorder l’exploitation du lieu au mastodonte de l’événementiel, c’est pourtant bel et bien Arty Farty qui fut le premier à investir l’ancienne usine, en juin 2002* (près de dix ans après sa fermeture). Car, suite à l’appel d’offres de GL Events concernant l’avenir du toit de son établissement, ce fut finalement Vincent Carry et son équipe qui furent choisis : Le Sucre était né. La boucle semblait enfin bouclée.
Un lieu fixe pour Arty Farty
Forte de son expérience des Nuits sonores, l’association Arty Farty organisait régulièrement des événements nocturnes en dehors de la période du festival, sous l’étiquette “Échos sonores”. Mais, de l’aveu de Vincent Carry – directeur d’Arty Farty –, il leur manquait un lieu fixe, un espace où il leur aurait été possible de “sédentariser” une partie de leurs activités. Après un investissement d’environ 1 million d’euro pour le réaménagement total du lieu, Le Sucre ouvrira donc ses portes ce vendredi avec Arty Farty à la tête de la direction artistique. Pour autant, l’inauguration officielle est prévue début septembre 2013.
Principal atout du Sucre : sa terrasse de 400 m2, qui surplombe le quartier de la Confluence. En son centre, un espace clos de 350 m2 sera aménagé selon les besoins en club, cocktail dînatoire, salle de concert ou de conférence. Le lieu sera accessible aux personnes handicapées et disposera d’un système audio de grande qualité. Dans une semaine type, les trois premiers jours seront dédiés aux événements, aux rendez-vous d’entreprise ou aux autres projets sur mesure, puis, du jeudi au dimanche, Le Sucre sera ouvert au public.
Une programmation contemporaine et transdisciplinaire
Quid de la programmation ? Concernant la ligne artistique, Le Sucre se veut profondément contemporain. Comprenez : un espace transdisciplinaire, à la programmation innovante et exigeante dans le domaine des musiques électroniques et indépendantes, de la création visuelle, des cultures numériques, de l’image, du graphisme ou encore de la jeune cuisine. Le Sucre souhaite abolir les frontières, ou plutôt connecter différents champs créatifs, à l’image de la Gaité Lyrique à Paris, dont Vincent Carry est également le conseiller artistique.
Chaque vendredi, Le Sucre proposera des événements centrés autour de labels (on parle entre autres de Warp, InFiné, Ostgut Ton et R&S !) ou invitera ses artistes résidents à se produire bien au chaud, à la maison (leur liste n’a pas encore été révélée). Quant au samedi soir, ce sera l’occasion d’accueillir la scène lyonnaise avec ses artistes et ses porteurs de projets locaux dans des soirées joliment dénommées “Perspectives”. Le Sucre espère ainsi offrir une vraie plateforme de diffusion nationale et internationale au talent labellisé gone.
Mais tout ceci est prévu pour la rentrée de septembre. En attendant, Le Sucre ne sera pourtant pas à plaindre. Tout l’été, brunchs familiaux thématiques, apéros autour d’images d’archives du Boiler Room, tournoi de ping-pong, disquaires éphémères, jeux d’arcades, blind test culinaires… Le Sucre n’en oubliera pas non plus d’inviter des artistes de premier plan avec Siriusmo, DJ Deep, Laurent Garnier, Peter Van Hoesen, Milton Bradley, Fred P., Vakula… Une liste alléchante et qui sent bon pour la suite. Surtout lorsqu’on connaît l’exigence d’Arty Farty et son soin du détail lors de chaque nouvelle édition des Nuits sonores.
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* Lyon Capitale fut par ailleurs le second à investir la Sucrière, le 8 décembre 2002, à l’occasion de la Fête des lumières. L’événement, dénommé “Nuit Capitale”, avait rassemblé plus de 4 200 personnes dans ce qui était encore à l’époque un immense hangar abandonné.
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Le Sucre, 4-5 quai Rambaud, Lyon 2e/Confluence.
Ouverture vendredi 28 juin, à partir de 23h.