Grande nouvelle pour les fans et les nostalgiques des rugissantes 90’s, le Lenny est de retour tout en abdominaux, muscles saillants et riffs de guitares triomphants comme la jeunesse. Avec un nouvel album à l’égal de ses anciens, et un concert lyonnais qui nécessitera du cardio.
“Les irréels abdominaux de Lenny Kravitz qui déforment son tee-shirt.” Ce pourrait être le titre d’une nouvelle du regretté génie post-moderne David Foster Wallace, un genre d’introspection sur fond de scannage sociétal arrosé de pop culture. Ce n’est que le titre, évocateur en diable, d’un article de Madame Figaro d’il y a quelques mois. Évocateur de quoi ? Eh bien des irréels abdominaux de Lenny Kravitz qui déforment son tee-shirt et qu’on jurerait avoir été sculptés par un champion du monde de confiserie ou un as de la statue en bronze. Quoi de si irréel, à part peut-être un tee-shirt trop petit ?
Eh bien Lenny Kravitz, qui vient d’inaugurer son étoile sur le Hollywood Walk of Fame (on ne saura bientôt plus où marcher), a 60 ans et il n’en fait pas plus qu’à l’époque de Are you gonna go my way ?. Il donne d’ailleurs sur les réseaux sociaux de précieux conseils à ses fans pour se muscler la panse, et même, c’est de notoriété publique, à Denzel Washington qui souhaitait perdre quelques kilos et n’avait pas les coordonnées de Didier Deschamps ou Nagui, deux des plus illustres nouveaux maigres hexagonaux. Pour sûr le New-Yorkais doit avoir quelque part chez lui un portrait de sa propre trombine vieillissant à sa place dans un placard, Dorian Gray à dreadlocks. Ou un pacte faustien qui prend la poussière dans son hôtel particulier parisien. Car c’est la même chose musicalement. Lenny ne bouge pas d’un pouce.
Célébrer la jeunesse pas perdue
Mettez sur une platine, ou, pour faire jeune, une plate-forme de streaming son dernier album et – à quelques coquetteries de production près ; il faut bien vivre avec son temps – vous aurez l’impression d’être propulsé au début des années 90, quand le rockeur fricotait avec Vanessa Paradis ou faisait chialer les lycéennes avec son It Ain’t Over ‘til It’s Over.
Blue Electric Light, sorti cette année, se balade toujours avec d’assez gros sabots (en forme de santiags), quelque part entre le metal FM, Jimi Hendrix, Stevie Wonder, Prince et les Jackson 5 (en gros).
D’ailleurs, le style Kravitz est si immuable qu’un des morceaux de l’album (Bundle of Joy) a été écrit quand il était lui-même au lycée, sans qu’il n’y paraisse. Et qu’un autre semble être un faux jumeau du Suicide Blonde d’INXS (1990).
Il y a bien quelque anomalie, tel le titre électro Let It Ride, mais elle ne fait qu’attester que c’est encore dans le formol de la nostalgie que Kravitz nage le mieux. Lenny Kravitz disait à propos de cet album qu’il a pour thème une jeunesse qu’il n’avait jamais vraiment célébrée. Sans doute parce qu’on ne célèbre pas sa jeunesse avant de l’avoir perdue, avant cela on la vit. Lenny semble faire les deux et va probablement, sur scène, en réveiller quelques-unes, de jeunesses, parmi son public qu’on imagine sur le retour et l’abdo légèrement plus tombant. Comme il le dit si bien : “Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini.”
Lenny Kravitz – Le 22 février à la LDLC Arena
Pour ceux qui aiment et qui sont nostalgiques des années pop 80/90 et des tribute bands !