Voici une installation de Karl Haendel composée de 35 dessins en noir et blanc réalisés à la mine de plomb, encadrés et punaisés. Cette œuvre évoque la tuerie d’Aurora (aux États-Unis) en 2012, et le rapport paradoxal existant entre les paniques sociales et l’attirance pour la violence.Ce projet est structuré par une sorte de protocole esthétique :
People Who Don’t Know They’re Dead
Tout d’abord, l’artiste collecte de mots, des dessins et des images, en fonctions de thématiques préétablies ; puis il travaille à partir d’une projection sur papier afin de dessiner les contours, les ombres et les nuances, avec un rendu d’une extrême précision qui le rapproche de l’hyperréalisme ;ensuite, l’artiste découpe certaines parties, certains motifs, créant ici ou là des béances ; enfin, il encadre ses dessins en suivant strictement les découpes effectuées, afin de structurer le mouvement du regard.Pour Karl Haendel, le dessin est une activité quotidienne. « Nulla dies sine linea», « Aucun jour sans une ligne » : cette célèbre phrase de Pline l’ancien évoquant le travail du peintre Apelle pourrait parfaitement s’appliquer à son œuvre. Pour lui, le dessin et la copie forment la pierre angulaire d’une pensée visuelle.La perte de repères quant au registre et au format d’inscription original des motifs visuels ou verbaux prélevés engendrent une narration a priori ambigüe. Cependant, l’œuvre repose sur une syntaxe spatiale faite de murs qui servent à mettre en relation les éléments plastiques et les isolats visuels. L’espace d’exposition tient donc lieu de support au déploiement du récit. Enfin, l’œuvre fonctionne comme re-présentation de motifs tramant le flux d’informations quotidiennes ainsi que notre imaginaire collectif.
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Artiste : HAENDEL Karl
Titre : People Who Don't Know They're Dead
Année de création : 2013
Où voir l'œuvre : Sucrière