Les bonnes farces du TNP

Le registre de la farce - avec ses mimiques, ses variations de rythme, ses outrances, ses pirouettes et ses masques - offre aux comédiens une belle palette d'expressions et de jeux, certes un peu codés mais totalement jubilatoires !

Christian Schiaretti a choisi de mettre en scène trois courtes comédies de Molière, écrites entre 1759 et 1761, au retour d'une longue tournée en province où il a eu tout loisir d'observer les caractères du peuple et de la bougeoisie. La première est une farce pure, Sganarelle ou le Cocu imaginaire, au comique un peu épais (histoire de cocufiage, de saoûlerie et de poltronnerie) mais diablement efficace. Les deux suivantes, L'école des maris et Les Précieuses ridicules, comédies mâtinées de peinture de mœurs et de satire sociale, préfigurent davantage les pièces de la maturité comme le Tartuffe. Tout aussi drôles que Sganarelle, mais avec un propos plus fin, plus osé pour son époque. Ainsi L'école des maris peut s'entendre comme un plaidoyer pour une relative indépendance des femmes puisqu'Ariste, qui laisse toute liberté à sa tutrice de se cultiver, se mouvoir et s'amuser, parvient à s'en faire aimer librement, alors que son jeune frère, rétrograde et borné, se fait haïr de sa fiancée en la tenant recluse.

En contrepoint, Les précieuses ridicules offrent une toute autre vision des femmes : des cocottes prétentieuses et écervelées qui se font rouler dans la farine par de vulgaires valets.

Dans un décor unique, avec des changements de costumes qui se font à vue, Christian Schiaretti fait revivre le théâtre de tréteaux des origines du théâtre, et des grandes heures de la décentralisation théâtrale, avec panache. C'est drôle, vif, enlevé, et excellemment joué !

Jusqu'au 30 mars à 20h au TNP de Villeurbanne. 8 place Lazare-Goujon. 04 78 03 30 30. www.tnp-villeurbanne.com. Durée : 3h10.

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