Palais de justice 24 Colonnes
© Eliot Lucas

Les époux Klarsfeld évoquent le procès Barbie

Dans le Palais de justice historique de Lyon, hier, les murmures emplissaient la salle des pas perdu à l'approche de Serge et Beate Klarsfeld.

En fin d'après-midi, le couple franco-allemand est venu évoquer leur combat pour la traque, l'arrestation, et finalement la condamnation du chef de la Gestapo nazi Klaus Barbie, il y a vingt-huit ans presque jour pour jour.

"Je suis venu lors du procès, en 1987. C'est très émouvant de les voir à nouveaux ici, et d'entendre leur combat", raconte Géraldine, une soixante d'années et un livre sur les genoux. Ce sont les Mémoires (Fayard Flammarion) du couple légendaire, publiés cette année. Aux côtés du couple, le délégué régional des Fils et Filles Juifs Déportés de France, et les magistrats lyonnais Sylvie Mosson, Jean-Olivier Viout, et Bruno Pireyre.

Pour ce dernier, c'est "l'irrésistible obligation de rendre aux victimes la mémoire bafouée" qui les a à nouveau conduit dans le Palais des vingt-quatre colonnes. En effet, Serge Klarsfeld évoque longuement les années de traque, de 1971 à 1987, et les répercussions qu'ont provoquées la condamnation du "Boucher de Lyon". "Pour moi, c'était la justice. Pour Beate, c'était aussi réhabiliter le peuple allemand", souffle Serge Klarsfeld.

C'était aussi la première fois en France qu'un homme était condamné, et à perpétuité, pour crimes contre l'humanité (pour 17 motifs de condamnation) et les débuts de la création du Centre d'histoire de la résistance et de la déportation de Lyon et de la maison d'Izieu. Comme l'a souligné Serge Klarsfeld, "Lyon est alors devenu la capitale de la mémoire".

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