La sélection de Lyon Capitale dans les galeries lyonnaises.
Avec Best Regards, la galerie Houg propose le premier solo show de Nils Vandevenne, jeune artiste français qui, en découvrant les Seagram Murals de Mark Rothko, remet en question sa pratique, considérant que peindre n’est pas un moyen d’incarner un sujet mais de faire surgir une présence à travers l’acte de peindre. Il crée des œuvres à partir de supports en bois comme par exemple une porte qu’il peint en noir puis dé-peint en creusant la matière pour aller vers une révélation de strates qui jouent avec le brillant, le mat, le noir laqué et le bois naturel. Il les transforme en sculptures murales, invitant le spectateur à questionner le regard qu’il pose sur l’œuvre pour le confronter à son sens, son histoire et son unicité (du 28 novembre au 4 janvier 2025).
Après avoir exposé les pâtisseries de Philippe Hortala (peintre toulousain décédé à 38 ans en 1998) qui révélaient un univers pop aux couleurs flamboyantes, la galerie Henri-Chartier présente une série sur les potagers réalisée entre 1993 et 1998. Puisant dans la recherche des saveurs et l’érotisme, l’artiste fait exploser la terre : plantes qui bourgeonnent, herbes qui dessinent des arabesques, navets en forme de meringues, citrouilles enchaînées, fraises languides… D’une belle force tellurique, les œuvres sont une ode au triomphe de la vie, du végétal et on aime particulièrement celles où les mottes de terre se transforment en dunes chaudes et dorées (Octopus’s garden, jusqu’au 7 décembre).
La galerie photo de l’institut Lumière accueille l’exposition America, America, des œuvres en noir et blanc issues de la collection personnelle de Marin Karmitz, fondateur de mk2 et grand amateur d’art, offrant un regard inédit sur la photographie américaine des XXe et XXIe siècles. Un espace est dédié à Lewis Hine (1874-1940), pionnier du photojournalisme, qui dénonçait l’injustice sociale aux États-Unis, notamment les conditions de travail des ouvriers et des enfants dont les photos contribuèrent au changement de la législation. À noter qu’un concours d’écriture ouvert à tous est organisé autour d’une sélection d’œuvres (jusqu’au 5 janvier 2025).
Valérie Eymeric nous invite à monter à l’étage de sa galerie dans son chaleureux Cabinet des curiosités pour découvrir deux jeunes artistes – Violaine Desportes et Christophe Moreau – qui interrogent la figuration contemporaine avec des dessins en noir et blanc. La première (primée au dernier Lyon Art Paper) dessine avec un réalisme époustouflant une série de trousses d’élèves (Autopsie) dont elle décortique de manière chirurgicale le contenu pour les transformer en portraits uniques ; le second crée des cadrages sur la représentation du visage, se focalisant notamment sur un fragment, ici les yeux, à travers lequel il dévoile un éclat de l’âme humaine (Figuration contemporaine du 21 novembre au 18 janvier 2025).
Les Archives municipales de Lyon présentent une rétrospective du lyonnais Gilles Aymard qui retrace l’ensemble de la carrière du photographe d’architecture. 135 clichés issus de commandes ou de travaux personnels, qui constituent une véritable œuvre artistique, tant le photographe a su révéler à travers ses images, l’âme des lieux et le désir des architectes. Rien d’étonnant quand on sait que Gilles Aymard a effectué sept années d’études d’architecture avant de se consacrer à la photo (jusqu’au 8 janvier 2025).