Peintures, photos, installations... Lyon Capitale vous propose une sélection des expos du mois de septembre
Les Paysages de Couty
Amoureux de la nature et des paysages qu’il n’a eu de cesse de contempler, le peintre lyonnais Jean Couty aimait voyager et regarder la vie se construire autour de lui, transformant ainsi ses tableaux en fenêtres ouvertes sur la beauté du monde. L’exposition Paysages d’ici et d’ailleurs est une invitation au voyage à travers les plus beaux paysages qu’il a peints, démontrant à ceux qui ne le connaissent pas encore sa passion pour la campagne lyonnaise, les étangs dans la Dombes, Fourvière dans les éclats du couchant et surtout l’île Barbe, avec la Saône, dont l’éblouissement doux, si proche de son atelier, l’enchantait. Peintre humaniste, appartenant à la mouvance figurative impressionniste, il avait cette capacité à saisir le réel qu’il reproduisait à partir de notes, d’observations, de rencontres avec seulement quelques couleurs et quelques traits pour créer une émotion pure. Aux côtés de cette exposition thématique, les visiteurs pourront également découvrir de nombreux dessins et toiles de la collection permanente datant des années 1930 aux années 1990, dont certains sont inédits.
Paysages d’ici et d’ailleurs, Jean Couty, jusqu’au 4 octobre au musée Jean Couty. www.museejeancouty.fr
Transformations
Julien Dubuisson a d’abord travaillé sur des sculptures pleines et très compactes. Peu à peu, il s’est mis à les plier et les déplier jusqu’à ce qu’elles se transforment en d’autres formes. En manipulant les sculptures de départ, son intérêt s’est aussi porté sur les gestes accomplis pour les modifier, sur ce qu’ils laissent comme sensations dans notre mémoire, sur le rapport que l’on instaure avec ce nouvel objet tout en ayant le souvenir de l’original. Son projet Dough érige La BF15 en atelier avec un performeur qui, durant toute l’exposition, modèle de l’argile sur des tables, travaille la terre comme une pâte à partir d’une série de formes préparées en amont par l’artiste. La gestuelle ouvre ainsi “une autre issue, celle d’une intégration de l’individu dans un dispositif créateur non plus d’espace et de temps, mais de formes”. Sous la verrière de la galerie se déploie Pavillon nocturne, une installation inspirée par la pièce d’Alberto Giacometti Le Palais à 4 heures du matin (1932) avec des personnages remplacés par des formes et l’histoire par les relations que ces formes entretiennent entre elles. La structure ainsi créée est close sur elle-même, sans espace entre les pièces, ni autre élément qui puisse entrer ou sortir. À la fois “white cube” et “black box” theaterˮ, cette forme à tiroirs représente une collection, un musée, une sépulture, une abstraction ou une mort.
Dough de Julien Dubuisson du 10 septembre au 14 novembre. Galerie La BF15, Lyon 1er.
Réconcilier l’homme et la nature
Présentée au CAUE Rhône Métropole et coproduite par l’Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise et la Métropole de Lyon, l’exposition La ville-forêt, vers une nouvelle culture urbaine interroge l’avenir de notre société face aux enjeux liés au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité. Elle imagine une ville accueillante, réconciliée avec le monde végétal, qui n’oppose plus l’homme à la nature et s’inspire du modèle de la forêt pour créer des interactions entre les êtres vivants et leurs écosystèmes. Tandis que les professionnels pourront rencontrer des spécialistes (botanistes, pédologues et ingénieurs) autour de la question de l’implantation de l’arbre en ville, tables rondes, installations artistiques et ateliers constitueront un parcours offert au public, à la recherche d’un nouveau cadre de vie.
La ville-forêt, vers une nouvelle culture urbaine – Du 15 septembre au 18 décembre au CAUE Rhône Métropole, Lyon 1er – www.caue69.fr
Cet autre, indispensable
La galerie Regard Sud réunit au cœur de l’exposition Tu m’es indispensable Evans Mbugua et Celine_A, deux artistes plasticiens à la recherche d’un nouveau monde.
Artiste, plasticien et designer, Evans Mbugua est né à Nairobi au Kenya et vit à Paris. Il est considéré comme une figure montante du pop art et a exposé ses œuvres à travers le monde dans de prestigieuses institutions comme le Musée des arts de la diaspora africaine contemporaine (MoCADA) à New York en 2018.
Ses œuvres, essentiellement des portraits, sont grandes et colorées, qui vont à la rencontre d’êtres humains dont il raconte les histoires ou révèle la complexité. Inspiré par la danse, la musique et le design des tissus africains, Evans Mbugua invente un monde qui revendique une Afrique dynamique à l’encontre des discours habituels sombres portant sur le continent africain. Son travail mixe des techniques pointues notamment la peinture à la main sur plexiglas et l’impression numérique sur papier. “Je privilégie le portrait, dit-il, pour célébrer mes personnages. J’utilise le verre et le plexiglas pour sublimer mes sujets par la brillance et les reflets, tout en soulignant la fragilité humaine. Présents dans mes œuvres, les pictogrammes représentent notre environnement urbain qui façonne, rythme notre vie et qui devient mon terrain de jeu.ˮ À travers cette énergie visuelle et ce jaillissement des couleurs qui caractérisent son univers, l’artiste cherche à nous projeter par-dessus tout dans un monde cosmopolite, rempli d’espoir, de joie et de partage !
Aux côtés d’Evans Mbugua, le public pourra découvrir Celine_A, jeune artiste plasticienne française, installée à Paris. Son travail questionne une société dualiste basée sur les rapports de force et explore un dialogue entre nature et culture pour une nouvelle relation au monde, à la recherche de sensations et d’atmosphères uniques. Elle propose deux séries picturales : la série [in]sensible dont les peintures acryliques ou à encre sont réalisées à partir de plantes qu’elle utilise comme des pinceaux pour suggérer la délicatesse du vent, et la série [in]variable, des peintures à l’huile qui exhalent la beauté des arbres dépourvus de leur feuillage en hiver et que l’on oublie de regarder, comme s’ils ne servaient à rien.
Tu m’es indispensable du 10 septembre au 24 octobre. Galerie Regard Sud, Lyon 1er. regardsud.com
Humanité(s)
Graphiste de formation, Sylvain Bouzat est devenu au fil des routes photographe-voyageur, à la découverte de nombreux pays d’Asie et d’Europe mais aussi d’Inde, d’Afrique et d’Amérique centrale. Il fonde son travail sur une relation faite d’échanges et de bienveillance avec les habitants rencontrés tout au long de ses périples. Cette approche lui permet de développer en particulier les portraits/documentaires qui révèlent ainsi les univers dans lesquels ils sont créés, nous donnant à voir des extraits de vie quotidienne. Refusant les photos retouchées et produites à l’envi, il immortalise ses portraits avec son appareil argentique au moyen format qui lui permet de mieux appréhender la prise de vue et d’avoir réellement conscience des images qu’il capture. L’exposition The Human Connection nous embarque dans ses voyages colorés, créant un tête-à-tête sans détour avec des êtres qui représentent des cultures et des humanités multiples.
The Human Connection de Sylvain Bouzat du 18 septembre au 23 octobre. Aqueduc de Dardilly. Entrée libre – aqueduc.dardilly.fr
Figures libres
Ouvert il y a un an par Céline Melon Sibille et Marie Ruby, Manifesta est un lieu dédié à l’art contemporain situé à côté du musée des Beaux-Arts de Lyon. En cette rentrée, on y découvre l’exposition Figurez-vous…ˮ constituée d’une sélection de dessins contemporains appartenant à la collection du musée d’art contemporain de Lyon. “Le dessin et la figure sont intimement liés, expliquent les organisatrices. Tout se passe comme si l’apparition du visage ou du corps ne pouvait exister sans les traits. Ne parle-t-on pas des traits d’un visage ? Le dessin se présente au regard à la fois comme dessein et figure, œuvre d’imagination et de projection, d’anticipation d’un futur irréalisé et de mémoire accomplie.ˮ Dans les œuvres présentées, la figure apparaît sous des formes diverses, du visage à l’animal, de la poupée au portrait, du tracé de bande dessinée au crayonné ou à l’aquarelle. L’exposition réunit des artistes d’âges et d’origines géographiques divers. Ainsi autour de Belle amoureuse de Carmelo Zagari, le public pourra découvrir Virginia Chihota, Christine Crozat, Marina de Caro, Edi Dubien, Jackie Kayser, Christian Lhopital, Anne Petrequin, Garrett Phelan, Alain Séchas et Massinissa Selmani.
“Figurez-vous… jusqu’au 1er octobre. Manifesta, Lyon 1er. Entrée libre. manifesta-lyon.fr
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