Les fauves sont lâchés

Mais cette année, 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec oblige, le roi des animaux partage l'espace public avec l'ours polaire "emblème du grand nord québécois". Après appel à projets, 69 artistes du monde entier (sur 200 candidats) ont été retenus pour "habiller" à leur façon 30 sculptures grandeur nature de lions et 39 d'ours. Ces structures en résine permettent tous les traitements plastiques : sculpture, peinture, collage, gravure, etc. Les œuvres sont ensuite traitées et solidement fixées sur un socle de 90 cm de haut pour résister à trois mois de présence dans l'espace public, trois mois de soleil, d'intempéries et d'éventuelles incivilités. De nombreuses œuvres sont d'ailleurs disposées dans des bassins et fontaines, protégées par une barrière d'eau. Beaucoup d'artistes sélectionnés - comme les français Georges Faure, Robert Stalport ou Hervé di Rosa - ont déjà participé à de précédentes éditions, mais d'autres, en provenance de Taïwan, du Chili, d'Algérie ou du Japon les ont rejoints. Huit artistes québécois sont venus en résidence à Lyon pour créer leurs œuvres. Les lions et les ours sont disposés partout dans la ville, beaucoup en Presqu'île, mais aussi au cinéma Pathé de Vaise, à la Cité internationale ou dans les mairies d'arrondissement excentrées. Place Bellecour, à côté du pavillon de l'Office du tourisme, un très beau lion conçu par Thierry Chassagnac fait sa mue et sort de sa gangue en se cabrant élégamment. Réalisée sans aide publique directe, cette biennale des lions s'achèvera le 3 juillet, jour anniversaire de la fondation de Québec, avec la vente aux enchères des œuvres qui ont été exposées à ciel ouvert. Les précédentes mises aux enchères avaient permis de rémunérer les artistes et de participer au financement d'opérations caritatives.

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