Illettré et apprenti voyou, Tony Gatlif, à 14 ans, s'enfuit en France. Errant comme un héros de Genet, il se glisse, un soir, dans la loge de Michel Simon : "Il se démaquillait, s'est tourné vers moi et m'a demandé ce que je voulais. Je lui ai répondu : Je veux faire du cinéma. Est-ce que vous croyez que c'est possible ? Il m'a dévisagé un long moment, puis avec cette voix énorme : Bien sûr que c'est possible." En 2004, Gatlif obtient le prix de la mise en scène au Festival de Cannes pour Exils. Le film, avec Romain Duris, suit le retour en Algérie de deux jeunes gens à la recherche de leurs origines.
Tony Gatlif est devenu un cinéaste et un musicien fascinant, troublant, provoquant de véritables transes, en quête d'un asile dans les racines du déracinement, dans l'âme gitane. Pour les Nuits de Fourvière, il poursuit son périple et crée un spectacle sur "la musique populaire tzigane" à travers des jeunes artistes dénichés en Espagne, en Russie, en Roumanie, en Syrie ou en Iran. Vertiges réunira 40 danseurs et musiciens : "Je l'ai conçu comme un film car je ne suis pas un homme du théâtre. Je voudrais que le spectateur ait cette impression d'être dans un film. Ce n'est pas seulement un concert. C'est une invitation à la fête."
Vertiges, les 8 & 9 juin à 21h30
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