Les artistes extraordinaires de la compagnie anglaise Gandini Juggling inventent un jonglage dansé et complexe, emmené par le sens du risque !
Venus à plusieurs reprises dans la région (espace Albert-Camus, Toboggan, Nuits de Fourvière…), les jongleurs de la compagnie Gandini Juggling foulent pour la première fois le plateau de la Maison de la danse avec Life, présentée comme une lettre d’amour adressée à l’un des artistes qui les a le plus inspirés : Merce Cunningham.
Ils avaient auparavant rendu un hommage à Pina Bausch avec Smashed, œuvre portée par neuf jongleurs manipulant quatre-vingts pommes rouges et quatre services de vaisselle qui explore les relations tendues entre hommes et femmes sur fond de fruit défendu.
Pour cette compagnie – fondée en 1992 par Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala – qui tourne dans le monde entier dans des lieux aussi divers que des galeries d’art, palais, coins de rue, stades ou théâtres, l’objectif est de réinventer et vivifier sans cesse l’art du jonglage en écrivant les nouvelles formes d’un cirque contemporain qui introduit le langage dansé.
Depuis son enfance, Sean Gandini est fasciné par la magie et les mathématiques tandis que Kati Ylä-Hokkala, formée à la gymnastique rythmique, développe un travail corporel à la fois virtuose et complexe, partageant avec lui ce goût pour le métissage de la danse et du jonglage.
Inspirés depuis trente ans par le maître, ils posent cette question : et si Cunningham avait chorégraphié un spectacle de jonglage ?
Ils inventent ainsi un langage qui s'inspire à la fois du jonglage classique et de l’approche chorégraphique de Cunningham qui tenait du hasard et de l’aléatoire (alors qu’elle est très géométrique) dans le lien entre la danse et la musique et et qui considérait chaque interprète comme le point de départ d’un espace à l’intérieur duquel la liberté devenait plus grande, offrant une multitude d’écritures.
Avec Life, il est question de décentraliser l’espace du jeu entre les jongleurs, de symétrie et de cohésion esthétique, d’objets échangés en formant des lignes d’un point à un autre, de puiser dans les rythmes différents des pas et les nuances des mouvements pour les transformer en écritures jonglées.
D’approfondir cette manière – similaire aux techniques du jonglage actuel – dont Cunningham utilisait le haut du corps, à la fois virtuose et dans une verticalité classique, permettant aux bras de déployer des mouvements multidirectionnels. Mais avec Life, il est surtout question de défier le hasard dans le bonheur et la prise de risque !
Life (A Love Letter To Merce Cunningham) - Gandini Juggling – Du 13 au 16 février à la Maison de la danse