Ce samedi à Décines, la compagnie Shonen fait vivre à des enfants, en temps réel, l’expérience de la transmission et d’un monde en devenir.
Né en Seine-Saint-Denis, Éric Minh Cuong Castaing est un chorégraphe qui vient du cinéma d’animation. Son travail mêle les nouvelles technologies (vidéoprojection, captation en temps réel, robotique...) au cinéma d’auteur, aux danses urbaines et à la photographie. Autant d’expériences qui questionnent la représentation de la danse et des corps ainsi que la notion de perception et de transformation.
Deux femmes et une nuée d’enfants
Lil’dragon, la pièce qu’il propose avec sa compagnie Shonen (mot japonais qui désigne un genre de manga) est une plongée trouble dans la transmission, sur fond d’arts numériques, de danses urbaines et traditionnelles. Sur scène, il fait se rencontrer une ancienne étoile du Ballet royal du Cambodge ayant fui la dictature khmère rouge et une danseuse hip-hop.
Elles incarnent deux manières d’être femme, deux formes de lutte et vont se trouver face à une nuée d’enfants tournés vers l’avenir, une humanité dansante qui devra intégrer son passé pour avancer. Recevant l’énergie des deux danseuses, leurs corps auront à réagir à la violence d’une histoire ou de plusieurs histoires pour exister et construire leur vie.
Virtuel et rencontres réelles
Le concept du spectacle est intéressant car participatif, faisant appel à chacune de ses étapes à des enfants issus du cru. 27 élèves d’une classe de CE2 de l’école Jeanne-d’Arc de Décines seront ainsi sur scène après avoir participé à une dizaine d’ateliers, au cours desquels ils ont pu approcher la danse butô, et à des répétitions avec la compagnie.
En évoquant cette rencontre de générations (augmentée par le dispositif numérique), le chorégraphe parle d’une naissance d’images nouvelles, d’icônes altérées illustrant nombre de projections mentales qui se répercutent sur les corps, donnant lieu à une chorégraphie pétrie de réel et de virtuel.